Bridgnorth, c’est l’aînée des jumelles de Thiers. Le jumelage est le plus ancien : il remonte à 1978, sous la mandature de Maurice Adevah-Pœuf. Pour savoir comment cela s’est produit, il faut lire un bulletin municipal d’alors. On y apprend qu’en 1977, la Ville de Thiers a décidé d’adhérer à la Fédération mondiale des villes jumelées, organisme qui siégeait à l’Unesco. "C’est ainsi, qu’informé de notre adhésion par la Fédération, Monsieur Mac Carthy, maire de Bridgnorth, est venu nous rendre en septembre une visite imprévue, en compagnie d’un de ses conseillers."
Concertation, réunion publique, groupes de travail : la volonté avait été, dès le début, de donner la parole aux Thiernois pour les associer à ce jumelage.
Une ville haute et une ville basseVoilà 46 ans que les deux villes sont jumelées. Deux cités qui, en "vraies" jumelles, ont des airs de famille. Avec ses quelque 12.000 habitants, Bridgnorth fait la même taille que Thiers. Et comme cette dernière, la cité anglaise a deux visages : la ville haute et la ville basse. Toutes deux séparées par le fleuve Severn.Carte postale de Bridgnorth, archives d'Isabelle Furegon.
La sœur d’outre-Manche partage avec Thiers de beaux exemples d’architecture des XVIe et XVIIe siècles. Certains bâtiments sont à pans de bois, comme l’hôtel de ville.
Cartes postales de Bridgnorth. Archives d'Isabelle Furegon.Autre principal point commun : une vue unique. Si Thiers offre un des plus beaux panoramas sur la chaîne des Puys, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Charles 1er, au XVIIe siècle, avait dit de celle de Bridgnorth qu’elle était "la meilleure vue de tout son royaume".
L’office de tourisme lui-même semble estimer cet avis un poil exagéré.
Néanmoins, les Thiernois qui souhaitent vérifier par eux-mêmes le pourront en 2025, car les prochaines fêtes de jumelages seront à Bridgnorth !
Carte postale de Bridgnorth. Archives d'Isabelle Furegon.Avec ses pans de bois, la mairie de Bridgnorth n’est pas sans rappeler sa ville jumelle de Thiers. Mais pour relier villes haute et basse, les Anglais ont un funiculaire, depuis 1892.@ Shropshire and Beyond and Bridgnorth Library & Visitor Information Point.Décrit comme le plus raide de Grande-Bretagne, il fait la navette au moins 150 fois par jour.
1978 - Signature du jumelage
Archives municipales de Thiers.
2004 - Dénomination du pont de Bridgnorth à Thiers
En 2004, le pont situé au Moutier, en bas de l’avenue des États-Unis, est dénommé "pont de Bridgnorth", sur proposition du comité de jumelage et après validation du conseil municipal. (Et ce, malgré les rancœurs qui persistaient chez une poignée de Thiernois après un match de rugby mal vécu entre les deux équipes locales…!) La cérémonie avait eu lieu durant la foire au Pré, en présence du maire Thierry Déglon et de ses homologues de Bridgnorth et Schrobenhausen.
À Bridgnorth, est accrochée une réplique du panneau du pont de Bridgnorth de Thiers ! Avec une explication et une description du pont thiernois situé "over the river Durolle" !
2011 - Thiers a son nom à Bridgnorth
En 2011, Thiers a laissé son empreinte à Bridgnorth. Comme le montre cette photo de l’inauguration de ce panneau, un lieu porte désormais le nom de la cité auvergnate : "Thiers island". Archives d'Isabelle Furegon.
Une île ? Non, quand même pas ! Un rond-point !
Photo faite par l'office de tourisme de Bridgnorth.
2024 - Échanges de cartes de vœux entre écoliers
Après une période compliquée, le comité de jumelage britannique a vu son bureau renouvelé l’an dernier. Un des premiers projets qui en a découlé a été l’échange de cartes de vœux entre des écoliers anglais et ceux du conseil municipal des enfants de Thiers. À côté des dessins de boules de Noël et sapins, ils avaient écrit des messages marquant le début d’une correspondance. "Hi. I’m Florence. I’m 10, really 11 years old. I’m writing to ask you to have the best Noël ever. Please, write back."
"On a fait connaissance grâce à la musique" : des amitiés franco-allemandes nouées grâce au jumelage
Les jumelages ont laissé de multiples œuvres : peintures, couteaux, mais aussi un cadran solaire, situé au bout de la place Antonin-Chastel à Thiers. Réalisé par le Thiernois Yves Guyot à partir d’une épée forgée à Coutellia en 2011, il a été inauguré en 2013. Il donne l’heure de Thiers, mais aussi de Schrobenhausen et de Bridgnorth.
Alice Chevrier