Comme bon nombre de journalistes présents pour couvrir ces Jeux olympiques, nous avons reçu un message très tôt ce mercredi matin sur le canal destiné. "Les résultats des dernières analyses d'eau, reçus à 3h20, ont été jugés conformes par la World Triathlon permettant ainsi le déroulement des compétitions de triathlon."
Ce fut comme cela depuis quelques jours, sauf que là, l'issue fut enfin positive. Des résultats envoyés dans la nuit, cela peut paraître court pour prévenir les athlètes. Mais dans la réalité des faits, ces derniers sont rodés à ce genre de procédé.
"Les sportifs, quand ils commencent leur compétition à 8 heures, ils se réveillent généralement vers 5 heures, voire plus tôt. C'est le même process que lors de chaque étape de Coupe du monde. Lorsqu'ils se lèvent, on leur communique si le triathlon est annulé ou pas", explique Pierre Rabadan, adjoint aux sports et aux Jeux olympiques et de la Seine à la mairie de Paris (*).
Des rejets en amont de la SeineLes analyses tombées dans la nuit n'ont pas été effectuées par un scientifique à 3 heures du matin. Ils sont le résultat d'un échantillon prélevé un jour auparavant. Pour faire germer les bactéries, il faut en effet compter 23 heures.
Le dosage du test n'est pas le seul paramètre à rentrer en jeu. Il faut bien évidemment considérer les éventuelles précipitations ou l'évolution du débit du fleuve lors des dernières heures. Les pluies diluviennes tombées sur la capitale vendredi et samedi n'ont bien évidemment pas arrangé les choses en faisant remonter les rejets d'eau usée.
C'est pour cela que les tests effectués en début de semaine n'étaient pas conformes aux attentes de la fédération internationale. Le haut débit de la Seine ayant augmenté le taux de bactérie.
"Il y a eu des quantités de pluie extrêmement importantes. La qualité de l'eau dans Paris dépend bien évidemment de ce qu'il se passe dans la capitale, mais aussi de ce qu'il se passe en amont. Plus le débit est important comme actuellement, plus nous sommes dépendants de ce qu'il se passe en amont. Il y a eu beaucoup de rejets d'eau usée en amont et c'est cela qui a détérioré la qualité de l'eau de la Seine en début de semaine", explique l'adjoint à l'assainissement Antoine Guillou.
Une canicule bienvenueInauguré au mois de mai dernier, il semblerait que l'impressionnant bassin de stockage d'Austerlitz (capacité de 50 000 m3 d’eaux usées et pluviales, soit l’équivalent de 20 piscines olympiques) ait joué pleinement son rôle concernant le rejet d'eaux usées après ce week-end pluvieux. "Il n'a été rempli qu'à seulement 20% de sa capacité. Il n'y a donc pas eu de rejets dans Paris grâce au bassin d'Austerlitz", assure l'élu.
La canicule du début de semaine a enfin permis de revenir à des taux de bactérie satisfaisants. Les derniers doutes provenaient des caprices du ciel dans la nuit de mardi à mercredi. Mais l'orage a été localisé en aval de la Seine et les précipitations ont été finalement très faibles au-dessus de Paris. Le triathlon a donc pu se dérouler.
* La mairie de Paris fait partie de l'arc décisionnel aux côtés du comité d'organisation des Jeux olympiques, des fédérations internationales concernées (natation et triathlon) et de l'État.
À Paris, Arnaud Clergue
