Paul Bargheon est né le 29 avril 1926 à Mariol, au lieu-dit Les Breuils, au domicile de ses parents, où il résidait avec ses six frères et sœurs ; fratrie dont il était l’aîné.
Il a vécu dans la douceur de ce foyer dont le père, Marcel, fut secrétaire de mairie puis maire, sa mère, Marie, femme au foyer, et son grand-père Bonnet, boulanger au 5, rive droite du Darot, l’actuelle boulangerie de Mariol.
Paul, comme de nombreux jeunes hommes de sa génération, a eu un choix difficile à faire à la réception de sa convocation au Service du travail obligatoire durant la Seconde Guerre mondiale : le choix entre la collaboration ou la résistance. Comme certains, il aurait pu choisir d’aller servir les intérêts de l’Allemagne nazie ou d’entrer dans la milice, mais il a choisi de désobéir…
C’est ainsi que le jeune Mariolais a rejoint la Société parisienne d’exportation, une scierie, ancêtre de l’entreprise « La Sarraizienne », où son directeur, d’origine juive, accueillait des jeunes qui avaient fait le même choix que Paul.
Tous travaillaient au sein de cette entreprise la boule au ventre. En effet, Pierre Laval empruntait la D906 depuis Châteldon et passait devant cette scierie tous les matins pour se rendre à Vichy.
Le 20 avril 1944, il a été raflé avec 6 de ses collèguesLe 20 avril 1944, Paul Bargheon, alors qu’il travaillait, a été raflé avec six de ses collègues : le Mariolais Pierre Raynaud et les Rissois René Rios, Raymond Dufour, Alexis Dubois, François Tournaire et Raymond Atschuler. Des habitants de Lachaux, Châteldon et de Puy-Guillaume ont subi le même sort par dénonciation via des lettres anonymes. Albert Cognet, l’ancien maire de Lachaux, en faisait partie avec son ami et concitoyen Joseph Bert.
Ils ont ensuite été transportés à l’Hôtel du Portugal, à Vichy, où ils ont été interrogés et certainement torturés, puis transférés à la Malcoiffée à Moulins et à Compiègne, d’où est parti le train de la mort le 2 juillet à 9 h 15 à destination de Dachau.
Le trajet de trois jours fut accablant avec 40° à l’ombre, sans eau, ni nourriture, ni aération et surtout un arrêt prolongé en gare de Saint-Brice près de Reims qui aura raison de la vie de la majeure partie des détenus. Lors de cet arrêt, les SS de la garde ont refusé d’ouvrir les wagons et distribuer de l’eau à ces prisonniers malgré leurs cris de détresse.
Paul Bargheon, est certainement mort durant cet arrêt avec la majeure partie des 512 autres détenus décédés ; près d’un quart des hommes présents dans ce train.
C’est ainsi qu’au cours de son discours en hommage à Paul Bargheon, le maire de Mariol, Romain Dejean, a relaté le destin tragique du jeune Mariolais et celui de tant d’autres jeunes français qui ont payé de leur vie, pour avoir dit « non ! » au nazisme et à l’obscurantisme.