Une vue à couper le souffle, une perspective à griller la rétine. Quand vous grimpez l’une des trois imposantes tribunes bleues dressées au beau milieu des bois, et que vous portez le regard à l’horizon, ce n’est pas seulement un parcours d’équitation qui se dévoile, c’est tout un morceau d’histoire de France.
Avec le Grand Canal dans la fuyante et le château de Versailles, majestueux, posé au fond de la carte postale, c’est un décor tout simplement fantastique qui est offert depuis samedi aux cavaliers des Jeux olympiques. Peut-être le plus époustouflant de ces JO parisiens, qui ne manquent pourtant pas de scènes emblématiques.
On n’a pas l’impression d’être dans une compétition de concours complet, mais plutôt dans un festival absolument incroyable. Dans un lieu d’un autre temps !
« J’ai fréquenté beaucoup de parcours dans ma carrière, mais Versailles, c’est vraiment somptueux, se régale Karim Laghouag, le cavalier de l’équipe de France. On n’a pas l’impression d’être dans une compétition de concours complet, mais plutôt dans un festival absolument incroyable. Dans un lieu d’un autre temps?! C’est ce que j’ai vu de plus beau dans ma vie. Et la petite maison derrière la pièce d’eau, elle est quand même pas mal ! »
Avis partagé et prolongé par son partenaire chez les Bleus, Stéphane Landois : « Je pense que c’est l’endroit idéal, c’est inédit, magnifique. Que ce soit pour les cavaliers ou les chevaux, tout est réuni pour que ce soit une belle compétition. »
Quand il suffit de s’extraire d’une bouche de métro pour accéder à la plupart des sites olympiques, celui de l’équitation demande davantage d’efforts. Quinze bonnes minutes de marche, sur un large chemin bordé d’arbres centenaires, sont nécessaires avant que ne se dévoile l’arène de 16.000 places, ouverte vers le château. Samedi, ceux qui avaient eu la bonne idée de chausser des bottes de caoutchouc ont progressé d’un pas plus assuré que les autres, sur ces portions rendues bien gadouilleuses par les averses incessantes. Versailles, ce sont les Jeux des champs?!
Les grandes eaux venues du ciel ont rendu les gradins clairsemés pour le dressage, la première des trois épreuves du concours complet. Une sorte de ballet chorégraphié, aux codes très subtils pour l’œil du néophyte. L’ambiance?? Comme dans un château?! Feutrée et respectueuse pendant les passages, afin de ne pas déranger les cavaliers et leur monture dans leur exercice de petits pas, puis plus chaude au moment de saluer « une belle reprise », comme on dit dans le jargon.
Au galop sur l’eauLes images de ces chevaux d’exception en ce lieu d’exception ont déjà fait le régal des photographes et des réalisateurs télé, notamment hier, lors de l’épreuve du cross, suivie par près 40.000 spectateurs, sous le soleil revenu. Les cavaliers ont ainsi longé le Grand Canal, et l’ont même traversé, donnant l’impression de galoper sur l’eau, à la manière du cheval métallique qui a remonté la Seine, dans la soirée de vendredi, lors de la cérémonie d’ouverture.
« Cela fait très longtemps que les pelouses du parc sont bichonnées, qu’on ne peut plus marcher dessus », confie Axelle, une jeune bénévole versaillaise qui a l’habitude de faire son footing ici et qui a tout vu de la transformation du site. « Avant, il n’y avait que de l’herbe ! »
"Le rapport qualité prix est correct pour toute une journée, et on n’est pas déçu. Les chevaux, avec le château derrière, c’est juste incroyable !"
Ce décor spectaculaire fait évidemment le bonheur des spectateurs. « Quand on a su que c’était à Versailles, on a tout de suite essayé d’avoir des billets, rien que pour le site », témoigne Zoé, une jeune Parisienne venue avec sa sœur, et qui a déboursé une centaine d’euros pour assister à une journée de compétition. « Le rapport qualité prix est correct pour toute une journée, et on n’est pas déçu. Les chevaux, avec le château derrière, c’est juste incroyable ! »