En deuxième mi-temps, vous êtes sur un nuage ?
On savait qu’on serait mieux que les Fidjiens sur le plan physique en fin de match. On avait bien géré l’effectif et bien travaillé aussi. À l’image de notre tournoi, on était en mode diesel. Cette équipe sait répondre dans les moments qui comptent et surtout avec un état d’esprit irréprochable. Même sur l’essai qu’on encaisse, tout le monde se bat et tente de revenir.
Et votre mi-temps, comment la jugez-vous avec deux essais, une passe décisive et cette course de 70 m ?
Il y a des fois où cela marche mieux que d’autres. C’est dur à décrire, mais dès qu’on a la possession et qu’on est bien physiquement, on devient plus dangereux. On a eu le ballon dans leur camp et des pénalités pour nous. Quand une équipe ne fait que reculer, des portes finissent par s’ouvrir.
Vous êtes à l’origine ou à la finition, mais c’est une victoire collective...
Bien sûr. Ce sport est collectif par essence et dans sa version à 7 cette notion est poussée à son paroxysme ou pas loin. Déjà qu’il y a assez d’espaces, si on ne fait pas les efforts pour le copain d’à côté, il y en a encore plus. C’est ce qui nous a permis de gagner cette finale, mais pendant ces trois derniers jours et toute la saison, on s’est construit là-dessus.
Et maintenant ?
Des vacances. J’ai besoin de me reposer physiquement et mentalement. Il y avait beaucoup d’objectifs cette année et ils sont tous réalisés pour le moment. Je suis très chanceux que cela se passe comme cela. Cela tire sur les organismes, mais il y a eu une gestion hyper-intelligente de la part du staff de mon club et de l’équipe de France. Au final, c’est ma saison avec le moins de temps de jeu avec le Stade Toulousain. Bravo aux coéquipiers qui ont fait le taf quand je n’étais pas là.
Cette médaille représente quoi alors ?
On s’est bien rendu compte qu’on représentait le rugby, mais globalement tout le sport français. Quand on rentre au village olympique, cet esprit vous imprègne. La cérémonie d’ouverture a lancé les JO de la plus belle des manières. Nous, on savait qu’on avait un rôle à jouer et cela nous a portés. C’est exceptionnel, mais on a toujours du mal à se rendre compte des choses quand on est à l’intérieur. On va profiter de cette médaille d’or.
Recueilli par Jean-François Nunez