« Ils n'ont honte de rien. » Vendredi 26 juillet, la Coordination rurale de Haute-Vienne (CR 87) a dévoilé des affiches arborant la tête de leur ennemi juré : le loup. Affiches accompagnées d'un message radical : « 1.000 € à celui qui ramènera un loup mort. »
La phrase de trop pour l'association animaliste One Voice qui a réagi à son tour sur les réseaux sociaux : « La Coordination rurale de la Haute-Vienne toujours en tête de la haine de cette espèce protégée. Nous traînerons cette organisation en justice pour tout individu tué suite à cet appel au braconnage. »
L'association compte porter plainteDepuis des mois, le loup est au cœur des débats en Haute-Vienne après des attaques sur des brebis à Saint-Léger-Magnazeix en mai dernier. La CR 87 avait déjà crié « Non au loup », en assurant que « s'il n'y a pas de tirs officiels, il y en aura officieusement. Un loup présent, c'est un loup de trop ».
« Cette fois-ci, la Coordination rurale a franchi une limite. Ils n'ont honte de rien, assure Muriel Arnal, présidente de l'association One Voice. Ils veulent vider la nature de sa biodiversité pour continuer d'exercer leur activité. Ces agriculteurs sont perfusés aux subventions. Ce sont des arriérés dont le but est d'exploiter les animaux et en tirer un maximum de profits. »
« Si Madame a du temps à perdre, elle n’a qu’à mettre ses chaussures de marche et venir défendre nos troupeaux. On ne peut plus laisser passer ces attaques dont le nombre explose », déclare le président de la CR, Thomas Hégarty, à l’attention de la présidente de One Voice.
Pour Thomas Hégarty, la présence du loup dans le département est indéniable : « Il a encore été vu et on a retrouvé un chevreuil mort dans les Monts de Blond. On attend les résultats, mais pendant ce temps, on souffre. »
L’association a décidé de porter plainte « dès la première heure lundi matin ». « On ne peut pas rester les bras croisés face à l’appel à tuer une espèce protégée. C’est insensé, on n’a jamais atteint un tel degré de haine », déplore Muriel Arnal.One Voice espère que leurs actions porteront leur fruit, et que les autorités « réagiront rapidement face à cette chasse illégale ».
Entre l’association animaliste et la Coordination rurale, la tension ne semble pas vouloir redescendre et le dialogue totalement rompu.
Émilie Montalban