Shirine Boukli : "C’est fou. C’est incroyable même. Je suis trop fière. C’est dingue. C’est la première médaille olympique pour l’équipe de France tous sports confondus. Et ma première médaille olympique. Je ne réalise pas encore ce qu’il se passe. C’est incroyable. (Sur sa remobilisation). Il y a eu le break. J’avais du temps. Je ne me suis pas tellement remobilisée car j’étais prête. Prête à aller chercher une médaille quoi qu’il arrive. J’étais prête à continuer. Je ne pouvais pas perdre une deuxième fois.
J’ai perdu contre une fille qui a été un ovni aujourd’hui. Ce n’est pas grave, on continue, on ne s’arrête pas là. Sinon, je savais que j’allais le regretter. Les Jeux à Paris, c'est historique. Une médaille olympique reste une médaille olympique, mais à Paris, ça a une plus grande saveur. Je voulais marquer l’histoire de mon sport. Je me suis accrochée jusqu’au bout. J’ai eu du mal à me mettre en route. J’avais envie de bien faire et quand tu veux trop bien faire, on se restreint un petit peu. On ne lâche pas vraiment les chevaux.
Je faisais un petit peu ce qu’il fallait pour gérer mes matches. J’ai fait ce qu’il fallait sur mes deux premiers combats. Cela suffisait amplement. Après, la Japonaise était super forte. Une machine. Elle n’est pas trois fois championne du monde pour rien. C’est comme ça, c’est le game. J’ai su me remobiliser. J’ai revu Kilian (Le Blouch, son entraîneur, NDLR). Je me suis rappelé pourquoi je suis là. Je n’avais pas de seconde chance.
J’ai repensé à Tokyo. Je voulais ma revanche. Je voulais que bascule. J’ai l’expérience. J’ai changé. J’ai grandi. Je ne pouvais pas m’arrêter là. J’ai perdu contre une fille plus forte, mais on se relève et on y va. Je ne pouvais pas perdre. C’était impossible. J’avais ma fierté. Je me suis dit : "T’es à Paris, y a ton os au milieu, c’est ton terrain. T’es chez toi, tu vas manger." Le public était dingue. Lancer l’équipe de France, c'était une source de motivation. Soit tu te chies dessus, soit tu peux être la première médaille et c’est dingue. C’était excitant de lancer l’équipe de France tous sports confondus. Avant Antoine Dupont, Teddy (Riner), (Florent) Manaudou. Wouah la dinguerie Shirine, ça veut dire que tous, ils te connaissent.
Le public était incroyable. Je voyais ma tête. C’était magique. Quand t’entends tout ça, c’est quoi ça ? C’est une dinguerie. C’est de plus. Zidane et Macron, on aurait dit qu’ils étaient un peu fans. C’était ouf. Félicitations, c'est incroyable. Je ne sais pas trop. On a fait une photo. Il m’a dit bravo. Luka, on est le binôme. On dit même qu’on est en couple. On est tout le temps ensemble. On mange à quelle heure. Je lui porte son sac. On est ensemble. Je chante. Il en a marre que je chante pour me de stresser. Il a acheté un nouveau casque pour enlever l’effet sonore."
Recueilli par Kevin Cao