L’une des toutes meilleures surfeuses françaises n’est pas originaire de Biarritz ou de Nice. Johanne Defay, actuellement sixième au classement de la World Surf League (WSL), la plus grande compétition de surf dans le monde, est née au Puy-en-Velay en 1990. Dans quelques heures, elle prendra part à l’un des plus grands rendez-vous de sa riche carrière avec l’épreuve des Jeux de Paris. Organisée sur le site de Teahupo’o à Tahiti, la compétition rassemble les 48 meilleurs surfeurs et surfeuses de la planète.
Johanne Defay est née au Puy-en-Velay en 1990.
La Ponote a grandi sur l’île de La Réunion, là où ses parents ont déménagé quand elle était enfant. C’est dans l’océan indien qu’elle a découvert le surf. Et très vite, son niveau lui permet d’enchaîner les podiums chez les jeunes. Johanne Defay obtient son tout premier titre de championne d’Europe junior en 2009. Deux ans plus tard, elle intègre le circuit mondial dans sa catégorie d’âge. Trois-Bassins (Réunion), San-Sebastian (Espagne), Lacanau, Bali, Rio de Janeiro… La Française enchaîne les podiums et ponctue sa faste saison 2011 par un second titre de championne d’Europe junior, puis un troisième en 2013 après un nouvel exercice réussi avec cinq victoires et deux podiums. Ces incroyables performances lui ont ouvert les portes du professionnalisme et de la prestigieuse World Surf League en 2014.
Dix ans au plus haut niveauDepuis, la trentenaire n’a jamais quitté l’élite du surf mondial. Dix ans plus tard, elle cumule de nombreuses victoires - dont six en WSL - et s’apprête à participer, dans les toutes prochaines heures, à sa deuxième olympiade après Tokyo en 2021. Une aventure conclue par un échec et une élimination en huitièmes de finale.Cette saison, la native du Puy a réalisé de très bonnes performances. Elle a remporté le Meo Rip Curl Pro au Portugal en mars dernier, l’une des étapes européennes de la World Surf League. Un sixième succès dans l’élite bienvenu en cette année de JO.
En juillet 2013, la surfeuse réunionnaise est venue se ressourcer dans sa ville natale.
Il y a onze ans déjà, la championne se confiait dans L’Éveil de la Haute-Loire et « surfait » la vague de la place du Breuil. Au cœur de sa saison 2013, la Ponote est venue se ressourcer chez elle, en Haute-Loire, avant de filer à Biarritz pour une nouvelle compétition.
C’est vrai que quand on s’appelle Defay, on a plus de chance de faire du surf sur la neige du côté des Estables que sur les océans.
Que de chemin parcouru pour Johanne Defay depuis cette interview dans la cité mariale. En 2013, elle espérait pouvoir intégrer un jour le circuit professionnel. Un objectif menacé à l’époque par le départ de son sponsor principal. « Ça a été une vraie remise en question, mais ça m’a fait mûrir. Je me suis dit que je devais me battre pour mon sport », expliquait-elle dans les colonnes de L’Éveil quelques semaines avant un troisième titre de championne d’Europe chez les juniors. Elle réalisera son rêve seulement un an plus tard… Onze ans après, à quelques heures du début de la compétition olympique, les efforts de Johanne Defay ont payé. Sixième mondiale et en pleine confiance, elle essayera de faire mieux qu’à Tokyo sur des vagues qu’elle connaît très bien.
Mémo. Ils seront quatre à représenter la France pour ces JO à domicile. Femmes : Johanne Defay et Vahine Fierro. Hommes : Kauli Vaast et Joan Duru.
Comment ça marche aux JO ?Cette nuit, l’épreuve de surf des Jeux de Paris débutera sur les vagues de Tehaupo’o à Tahiti. Mais comment départage-t-on les 48 meilleurs surfeurs et surfeuses de la planète ? Les surfeurs effectuent des manœuvres et des figures sur une vague, et sont ensuite notés par cinq juges en fonction de la variété de leur enchaînement, du type de figures réalisées et de leur difficulté. La vitesse, la puissance et le style des surfeurs entrent également en ligne de compte dans les notes délivrées. La planche retenue pour les JO est le shortboard, une planche plus rapide et maniable du fait de sa taille plus réduite que celle d’un longboard, et favorisant les figures spectaculaires. Le surf est une discipline olympique depuis l’édition de Tokyo en 2021. Le début des phases finales comprend 4 séries de 2 surfeurs : tout comme le troisième tour, les vainqueurs de chaque manche sont qualifiés (ici pour les demi-finales). Les perdants sont éliminés et terminent à la 5e place ex aequo. Pour les demi-finales, deux surfeurs par série s’affrontent (2 manches au total) afin de jouer l’or olympique lors de la grande finale.
Nathan Marliac