Sans ressources et sans toit, contraints de passer jours et nuits dans les rues clermontoises, plusieurs dizaines d’adultes et enfants enchaînent depuis des mois les campements de fortune, et certains sont, depuis mai, sous des tentes dans la Maison du peuple.
Ce sont des demandeurs d’asile pris en charge dans le cadre du dispositif national d’accueil (DNA), des demandeurs d’asile qui ont été déboutés de leur demande, ou encore des personnes qui relèvent d’autres Départements au titre de leur droit au séjour.
"Des solutions de relogement dignes"Alors que les hébergements d’urgence existants (notamment via le 115) sont loin de répondre aux besoins, l’équipe mobile constituée par le préfet du Puy-de-Dôme avec des services de la préfecture, de l’Ofil (Office français de l’immigration et de l’intégration) et de la DDets (Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités), en contact avec RESF (Réseau éducation sans frontières) et d’autres associations mobilisées auprès de ces personnes, s’est mobilisée "pour rechercher des solutions de relogement dignes" et concrétise cette semaine le dispositif d’accueil temporaire qu’elle avait annoncé.
Des places pérennes et un accompagnement socialVingt-huit places viennent, en effet, d’être libérées dans un ensemble d’immeubles de 98 places géré par CeCler et son équipe de travailleurs sociaux, qui accueille aussi notamment des femmes victimes de violence.
"Dans le Puy-de-Dôme, entre 2018 et 2023, les crédits consacrés par l’État à l’hébergement, aux parcours vers le logement et l’insertion des personnes vulnérables ont été doublés, passant de 12 millions à 24 millions d’euros".
"Ce site d’hébergement provisoire pour personnes demandeuses d’asiles accuellera aussi, sur décision du préfet, des personnes qui ont été déboutées. Il s’agit d’un accueil inconditionnel, y compris de personnes n’ayant pas exprimé le souhait de s’inscrire dans le dispositif préparatoire d’aide au retour DPAR) pour retourner dans leur pays d’origine", explique Jean-Paul Vicat, secrétaire général de la préfecture.
Pour un mois maximumIl précise que "l’ambition de l’État a toujours été d’offrir un accompagnement aux personnes vulnérables qui ont vocation à s’installer durablement sur le territoire, grâce à un suivi personnalisé et adapté, pour trouver des solutions de logement de plus long terme, et pour les accompagner dans leur insertion sociale et professionnelle".Un suivi sera assuré par les services de l’État pendant cette période d’hébergement, qui est prévue pour un mois maximum.
Pour RESF, "pas de fermeture de la Maison du peuple sans solutions dignes et pérennes pour toutes et tous" - Dans un communiqué, RESF63 indique qu'au cours de la réunion tenue le 24 juillet en mairie de Clermont-Ferrand, avec le maire et une partie de l'équupe municipale ainsi que des représentants de la préfecture, Olivier Bianchi a annoncé, "au regard des conditions sanitaires, humanitaires et sécuritaires" sa volonté de fermer la Maison du peuple via une ordonnance d'expulsion prise par le TGI, à compter du 9 août. RESF explique que "cette fermeture ne peut être conditionnée que par deux préalables : l'arrêt immédiat des sorties d'hébergement d'urgence au moins jusqu'à la nomination d'un nouveau gouvernement, seul à même de pouvoir impulser de nouvelles directives ; le relogement de l'ensemble des "habitant.e.s de la Maison du peuple dans des conditions dignes, pérennes et hors de toute pression répressive".
Laurence Coupérier