Sur son jour de repos, Clara troque son tablier de bouchère pour une longue combinaison bleue. Mais dans un cas comme dans l’autre, elle a le sourire aux lèvres. « La boucherie, je m’y vois toute ma vie », revendique-t-elle.
À 19 ans, Clara Rivière vient d’obtenir son brevet professionnel (BP) à l’IFPP d’Aurillac. Quatre années d’apprentissage depuis ses 15 ans pour y parvenir. Et cela fait deux semaines qu’elle travaille à temps plein dans une boucherie d’Argentat. La jeune femme a découvert le travail de la viande auprès de ses parents, qui eux, sont apiculteurs. « On faisait la Mangoune ensemble », se rappelle Clara Rivière. Ce qui lui plaisait déjà, alors qu’elle observait la découpe du cochon, c’est la minutie du travail. C’est d’ailleurs le désossage qu’elle préfère. Une étape qui demande concentration et précision.
« J’en avais marre des cours toute la journée. » En entreprise, elle a dû faire sa place.
Au début, il fallait montrer que j’étais là, surtout en étant une fille dans un milieu d’hommes.
Des femmes, depuis qu’elle est entrée dans ce milieu, elle n’en a croisé qu’une, très brièvement. Mais quelques remarques ne suffisent pas à la décourager. Les deux ans de trajet en voiture sans permis, jusqu’à 1 h 30 par jour, non plus d’ailleurs. La seule chose qui peut obscurcir sa journée, c’est de la viande sous vide. Pour elle, il faut la préparer de la carcasse à l’étalage. « Je veux avoir envie d’acheter la viande que je vends. »
La jeune femme aime travailler dans un commerce de proximité où elle connaît la plupart de ses clients.Dans quelques années, Clara Rivière se voit dans le sud-est, avec sa propre boucherie artisanale qu’elle aura achetée avec son compagnon, lui aussi boucher. « C’est pour ça que j’ai continué ma formation après le CAP. En BP, on apprend la comptabilité et la gestion. Tout ce qu’il faut pour être propriétaire. » Pour le moment, elle profite de son diplôme tout frais pour continuer à se former sur le terrain.
Mona Bru
