Cette année, le printemps tarde à arriver. C'est donc sous les gouttes que Thierry Leroy procède aux relevés annuels de la faune et de la flore de la réserve naturelle de Chastreix-Sancy. Le conservateur a pour outil une paire de jumelles et son téléphone portable sur lequel il note, via une application, les espèces qu'il voit ou entend afin de surveiller les populations. Il observe notamment si avec le changement climatique le nombre d'individus diminue, ou migre en altitude vers des sommets plus frais. Si ce n'est pas le cas des grands mammifères, le phénomène a déjà été constaté sur des insectes. Joli papillon blanc à taches rouges cerclées de noir, l'apollon en est le parfait exemple.
L'apollon est en régression. Il y avait au début du 20° siècle des entomologistes qui citaient plusieurs centaine d'individus qui volaient sur les crêtes. Actuellement, quand on en voit un, deux, trois, quatre, cinq en simultané c’est vraiment exceptionnel !
papillon Apollon ©Philippe Loudin - Réserve naturelle de ChaudefourEn plus des espèces, Thierry Leroy procède également à des relevés sur quelques-unes des plaques de neige tardive. Il surveille si année après année, la fonte se fait précocément, afin d'en étudier les conséquences sur l'écosystème en aval. En 2024, la fonte des plaques de neige est dans la moyenne des dix dernières années grâce à des précipitations printanières. Elle a été cependant plus précoce en 2023 et 2022.
Plus 1,2° en 60 ans sur le massifLa réserve narurelle de Chastreix est étudiée de près. Elle a participé à un programme européen qui a permis d'étudier la météo sur ces 60 dernières années. Il a été constaté une hausse de la température de 1,2° sur la période. Une douceur qui induit une baisse de 14% de l'enneigement et 11 jours d'enneigement en moins par an.
Moins de neige et autant de pluie font que la pluviométrie reste stable.
Valérie Guinard