Dans la période d’après baby-boom, les enfants turbulents des familles nombreuses étaient fréquemment invités à aller jouer dehors. Il y avait, bien sûr, le ballon dur comme du bois qu’ils avaient récupéré un soir de match enfoui dans les ronces des fossés de la ligne ferroviaire qui jouxtait le terrain de foot.
Pour cela, il fallait être assez nombreux afin de former deux équipes, ce qui n’était pas toujours le cas. Avec les jeux d’adresse, un petit comité suffisait à faire passer le temps. Il y avait bien un copain qui avait une carabine à air comprimé qui crachait des projectiles en pommes de terre mais les enfants préféraient le lance-pierre.
Un vrai jeu d’enfantChacun pouvait avoir le sien et le fabriquer lui-même avec une banne de noisetier, des élastiques coupés dans de vieilles chambres à air données par l’artisan réparateur de vélo et une languette de cuir récupérée sur un vieux godillot. Il ne restait plus qu’à assembler le tout avec un bout de ficelle : un vrai jeu d’enfants !
Avec cet objet de destruction massive, chaque gosse cherchait à dégommer les moineaux. Je n’en ai jamais vu tomber un seul, ils avaient tous la bonne idée de se carapater avant les tirs. Alors les apprentis chasseurs se contentaient des cibles fixes comme les tasses isolantes en verre vert bouteille qui isolent les fils des poteaux électriques.
Dans ce village de Creuse, ces hirondelles maçonnent en alternance
Dans les Hautes Combrailles jadis très croyantes, il était une coutume qui décorait le haut des pignons de croix. Celles-ci étaient dessinées en pierre, en bois, en brique ou avec des culs de bouteilles entièrement encastrées et certainement vidées par les maçons du chantier. Les gamins qui voulaient tirer les moineaux n’auraient jamais imaginé qu’en cassant les culs de bouteilles des croix, ils leur avaient construit les premiers luxueux immeubles de verre qui sont désormais habités de génération en génération.