Tous seront bientôt en poste dans des communes de la région. Seize personnes ont reçu leurs attestations de formation de secrétaire général de mairie remplaçant, vendredi 12 juillet, dans les locaux du Centre de Gestion de la fonction publique territoriale, à Guéret (CDG). Le CDG et le CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale) qui portent conjointement ce parcours visant à pallier le manque de personnel dans les secrétariats des mairies dans la région. Et notamment de Creuse. En effet, selon les projections, dans les six prochaines années, 25 % des postes dans les secrétariats de mairie du département seront à pourvoir pour cause de départ à la retraite.
Les maires du territoire sont conscients de cette problématique. À l’image de celui du Moutier-d’Ahun, Guy Cathelot, présent lors de la remise des attestations. « Toutes les communes ont besoin de personnel, à un moment ou à un autre le problème se pose. Il y a des gens qui mutent, qui tombent malades ou qui prennent des vacances. Il est nécessaire de prévoir des remplacements. C’est même indispensable lorsqu’il y a des absences de longue durée », dit l’élu.En formant gratuitement seize stagiaires, le CDG espère faire grossir le vivier de secrétaires remplaçants, qui fournit aux mairies du personnel contractuel en cas d’absence des titulaires.
70 % de retour à l’emploiLa formation se déroule en deux sessions de 17 jours. La première, théorique, a lieu à Guéret et la deuxième se passe sur le terrain, au sein d’un secrétariat de mairie.
Depuis sa mise en place, le cursus offre de bons les résultats. Comme l’explique le responsable du service emploi/concours du CDG, Jean-Baptiste Contarin. « Depuis 2021, nous avons formé 63 stagiaires et nous avons un taux de retour à l’emploi de 70 %. Ce qui démontre bien la nécessité de maintenir ce dispositif et de répondre aussi aux besoins des collectivités et des établissements publics. »Après avoir obtenu leur attestation, les nouveaux secrétaires généraux de mairie remplaçants seront amenés à candidater pour remplacer les titulaires en congés. « On est sur du remplacement dans un premier temps, l’idée, c’est qu’ils puissent monter en compétences. » C’est notamment le cas de Nathalie qui vient de recevoir son attestation.
On est dans le vivier pour faire des remplacements sur un secteur défini par rapport à notre lieu d’habitation. Je sais déjà que je vais faire un remplacement au mois d’août. Après, on est en capacité de postuler pour être secrétaire de mairie titulaire.
Parmi les élus présents vendredi, Pierre Cheret, conseiller régional, a fait le déplacement. Il commente : « La région Nouvelle-Aquitaine participe activement au financement de cette formation. La secrétaire de mairie, c’est la cheville ouvrière des communes rurales, c’est le premier visage du service public sur les territoires. C’est un métier, dont la technicité a beaucoup augmenté et c’est de plus en plus compliqué de trouver les profils adaptés. »
Une réforme de revalorisation du métierPour revaloriser ce métier, une réforme nationale a été engagée le 30 décembre 2023. Pour rappel, dans la fonction publique, les corps de métiers sont découpés en 3 catégories : A, B et C. À partir du 1er janvier 2028, les communes de moins de 2.000 habitants (soit 253 sur 258 en Creuse) ne pourront recruter que sur le grade de catégorie B. En parallèle, de 2024 à 2027, un plan de requalification a été mis en place pour que les secrétaires de mairie actuelles puissent passer de la catégorie C à la catégorie B et ainsi être au même grade que celles qui vont être recrutées à partir de 2028.
Cette réforme va « dans le bon sens, selon Vincent Turpinat, président du Syndicat Mixte Est Creuse Développement. Il faut maintenant qu’elle soit appliquée et que l’on continue à travailler sur l’attractivité du métier. »
Parmi les récipiendaires du jour, figure un seul homme. Un fait représentatif du contexte national, puisque les secrétaires de mairie sont à 94 % des femmes. « C’est un métier plutôt genré », confirme Gwenaëlle Juan, directrice régionale du CNFPT Nouvelle-Aquitaine. Mais pour elle, peu importe que l’on soit un homme ou une femme pour occuper ce poste, l’essentiel est d’être « polyvalents, rigoureux et d’apprécier être en lien avec le public. »
Lucas Robin-Lamotte
