L'office de tourisme de Montluçon (Allier), propose, chaque vendredi jusqu'en août, une visite guidée qui retrace l'histoire de la Résistance dans la cité.
Saviez-vous que la place Louis-Bavay, sur la rive gauche du Cher, rend hommage à un résistant ? Que le sénateur montluçonnais Marx Dormoy fut tué par une bombe, placée sous son lit, alors qu’il était en résidence surveillée ? Et oui, il n’est jamais trop tard pour en apprendre sur l’histoire d’une ville. Qu’on y réside ou qu’on la visite.
S’informer, c’est d’ailleurs ce qu’a choisi de faire Thomas, de passage vendredi 12 juillet à Montluçon. L’homme a profité de sa matinée pour s’inscrire à cette visite guidée qui retrace la Résistance montluçonnaise, tous les vendredis de l’été. "Ici, on pense souvent à visiter le MuPop alors qu’il y a plein d’autres choses", affirme le Clermontois, la casquette vissée sur la tête. Il est le seul courageux à avoir bravé le temps pluvieux pour découvrir ce pan de l’Histoire de la cité.
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"Devoir de mémoire"Avec "Il était une fois… Montluçon 39-45", l’idée est simple : se balader en ville, sur les traces de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance montluçonnaise. "On l’a déjà faite pour les Journées du patrimoine, avec les scolaires, ça a bien plu", explique Julie Monnet, la guide conférencière du jour, son épais livret de documents à la main.
À l’aube des 80 ans de la Libération de la ville qui eut lieu du 19 au 26 août 1944, cette visite est aussi "organisée pour rappeler les faits car le devoir de mémoire est important", insiste la professionnelle. "Ça montre le courage qu’ont eu certaines personnes", acquiesce Charlotte Avignon, également guide. Une visite aussi réalisée grâce au musée de la Résistance et de la déportation de Montluçon et du Bourbonnais et à son président, l’historien du cru Jacky Laplume.
Le premier arrêt, Julie Monnet le marque sur l’ "ancienne avenue Pétain", rebaptisée avenue Marx-Dormoy à la fin de la guerre, même si "tous les vrais Montluçonnais l’appellent avenue de la gare", rigole la jeune femme, abritée sous son parapluie.
Sur cette avenue, entre les arbres, la sculpture de Marx Dormoy se dessine. Le souvenir de cet ancien ministre de l’Intérieur du Front populaire, devenu sénateur et qui fit partie des 80 parlementaires à s’opposer à donner les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, reste important. Il sera en résidence surveillée à Montélimar puis assassiné en 1941 pardes militants d’extrême droite.
En passant devant le monument aux Morts, une autre anecdote historique pointe le bout de son nez. À l’intérieur de l’édifice, "il y aurait, peut-être, une boîte avec de la terre de la carrière des Grises à Prémilhat", explique avec précaution la professionnelle. En mémoire des quarante-deux civils fusillés dans cette carrière en août 1944, en représailles à l’attaque d’un convoi de ravitaillement d’essence de la Gestapo quelques jours plus tôt.
Des souvenirs plein la villeEn continuant à longer l’avenue Marx-Dormoy, un monument se dresse, sur l’esplanade de la gare. Des gens, devant un train. Un autre symbole de la Résistance montluçonnaise faisant référence à l’évènement du 6 janvier 1943 : alors qu’un convoi de requis au service de travail obligatoire s’apprête à partir vers l’Allemagne, une foule de Montluçonnais bloque le passage. Au moins 2.000 personnes selon les sources. Le train ne partira pas.
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Julie Monnet poursuit sa visite, avenue Jules-Ferry. La pluie s’intensifie et chacun se serre sous son parapluie. Là, devant l’ancien lycée, devenu aujourd’hui un collège, elle montre une autre trace de la Résistance bourbonnaise. Un tag historique, fait par des adolescents au goudron, pour dénoncer le travail obligatoire.
Des traces de l’Histoire, des anecdotes, des moments marquants comme ceux-là, il y en a d’autres que la guide conférencière distille : les personnes cachées à Jules-Ferry, la Libération de la cité des bords du Cher en huit jours… En bref, un vrai parcours de mémoire.
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"Il était une fois .... Montluçon 39-45". Les vendredis 19, 26 juillet et 2,9, 16, 23 et 30 août. De 10 heures à 11 h 30, au départ de l’office de tourisme. Prix adulte : 6 €, 5-18 ans : 3€, gratuit moins de 5 ans. Réservation au 04.70.05.11.44 ou sur le site internet www.montlucon-tourisme.frD'autres visites sont aussi à retrouver cet été :
« Il était une fois… Montluçon aux lampions » : Une visite pour petits et grands qui permet de découvrir la cité médiévale à la tombé de la nuit. Les vendredis 16, 23 et 30 août à 21 heures, au départ de l’office de tourisme. Tarifs : 10 € pour les plus de 13 ans, 6 € pour les moins de 13 ans.
« Montluçon Secret #1 » : Une viste pour découvrir les lieux sous la forme d’anecdotes qu’elles soient sur la ville, sur certains noms, personnages et endroits malconnus. Les jeudis 18 et 25 juillet et les jeudis 1, 8 et 22 août de 17 heures à 18 h 30, au départ de l’office de tourisme. Tarifs : gratuit pour les moins de 5 ans, 5-13 ans 3 €, adulte 6 €.
Camille Gagne Chabrol
