À Polignac, dans le seul centre SPA de Haute-Loire, on ne redoute plus la période estivale. Depuis plusieurs années, bénévoles et salariés constatent et regrettent des abandons répartis tout au long de l’année.
Il est impossible de les manquer quand on franchit le portail du centre SPA (Société protectrices des animaux) de Polignac. Les chats sont les premiers à accueillir le visiteur. Refuge temporaire au départ, le site est vite devenu un lieu de résidence par défaut pour ces nombreux félins.
L’été : une période toujours tendueEn ce début d’été, ces chats devraient être rapidement rejoints par de nombreux nouveaux pensionnaires à quatre pattes. C’est en tout cas ce que redoute Gaëtan Plot, président de la SPA de la Haute-Loire. « Nous atteignons un pic en été, c’est la saison des portées. De nombreux chatons et chiots naissent et nous recevons de nombreux appels. »En tout temps, la période critique pour les refuges comme ceux de la SPA arrivait avec les beaux jours et les vacances d’été. Mais ça, c’était avant. « C’est une tendance qui dure depuis trois ou quatre ans. Les abandons, c’est toute l’année maintenant », déplore Gaëtan Plot. Et cet amoureux des animaux n’a pas forcément d’éléments pour expliquer ce phénomène. « C’est une tendance nationale, cela ne touche pas que la Haute-Loire malheureusement. »Pour tenter de ne pas subir ces nouveaux comportements et éviter au mieux les abandons sauvages, la SPA a mis en place une liste d’abandon. « Elle grossit au fur et à mesure. Quand deux animaux sortent du refuge, trois entrent. » Et les raisons de ces abandons sont multiples, même si, parfois, « compréhensibles » pour Gaëtan Plot. « Les gens ont souvent de bonnes raisons quand ils nous amènent leurs animaux. Une entrée en Ehpad ou un nouveau-né allergique… Mais, il y a aussi des situations moins admissibles. Des couples qui divorcent par exemple ou des gens qui ne veulent plus faire de compromis pour leur animal. »
« Lieu de transition »Afin d’éviter le plus possible les abandons, la SPA mise sur son « certificat d’engagement ». Un contrat entre le refuge et le futur adoptant qui impose un long moment de réflexion avant de valider l’adoption. « Il y a des réussites et des échecs, mais nous avons un bon turnover à Polignac », indique le président de la SPA de la Haute-Loire.Depuis le début de l’année, plus de 170 chiens et chats de tous horizons ont été accueillis par les équipes d’un refuge altiligérien qui en recueille environ 250 par an. « Nous devons rester un lieu de transition, l’objectif est, et restera, toujours le même : que les animaux restent le moins longtemps possible chez nous. »
Nathan Marliac
