Le retrofit, cette pratique qui consiste à transformer un moteur thermique en moteur électrique, constitue un marché prometteur. Selon les estimations de l'Ademe, convertir les quelque 34 millions de voitures en circulation en France permettrait une réduction de 66 % des émissions de gaz à effet de serre ! Et à l'horizon 2035, c'est l'interdiction pure et formelle de la commercialisation des véhicules thermiques qui entrera en vigueur. Dans ce contexte, la TPE B2G mise sur une croissance exponentielle : depuis sa création au début de l'année 2024, elle a doublé son chiffre d'affaires. " Notre objectif est de multiplier par trois ou par quatre notre chiffre d'affaires d'ici la fin d'année. Puis de doubler l'année prochaine et ainsi de suite, tous les ans, au fur et à mesure que les nouvelles réglementations avanceront ", annonce Julien Roulland, cofondateur de B2G.
Miser aussi sur l'économie circulaireL'idée de l'entreprise ? Participer à la conversion de véhicules existants en proposant une intervention la plus légère possible et adaptée à chacun, en plaçant un réducteur de vitesse. Soit une sorte de retrofit personnalisé. " Nous proposons un intermédiaire entre le moteur électrique et les véhicules existants, explique Julien Roulland. Ce sont en quelque sorte des engrenages permettant de créer un seul rapport qui devient l'alliage parfait entre le nouveau moteur électrique et les besoins du véhicule existant. " Pour limiter les transformations sur le véhicule, B2G intègre des pièces de la boite de vitesse d'origine, reprend les mêmes cardans ou les mêmes connexions aux roues, etc. Une démarche qui permet d'ajouter un bon point en faveur de l'économie circulaire à son innovation. " Pour concevoir cette dernière, nous sommes partis de la demande terrain pour travailler les premiers prototypes, poursuit le directeur général. A ce jour, nous comptabilisons entre 15 et 20 prototypes créés, fabriqués et essayés par nos clients. "
Une innovation créée à partir des attentes clientsTrois ans de R&D ont été nécessaires pour proposer la solution B2G, chaque système venant s'adapter au modèle du véhicule. Le tout construit, donc, en concertation avec les clients. " Nous savions que nous avions la compétence, ajoute l'ancien cadre issu de l'industrie des réducteurs pour les machines-outils. Mais connaitre les besoins réels des professionnels était un domaine qu'avec mon associé nous ne maitrisions pas. Nous nous sommes donc 'nourris' des retours de nos partenaires pour concevoir un produit qui correspond vraiment aux besoins du marché. A l'inverse de nos concurrents qui font du développement mais qui ne se sont pas forcément interrogés sur le besoin en termes d'application. C'est ce qui fait notre différence aujourd'hui... " Les clients en question ? Des constructeurs ou néo-constructeurs, soit des startups qui se sont lancées avec l'ambition de rétrofiter un parc complet. Mais aussi des bureaux d'études sous-traitants de constructeurs, des équipementiers pour les poids lourds, le matériel agricole ou même les bateaux, par exemple.
La perspective d'un nouveau marchéPour l'heure, B2G s'adresse surtout aux véhicules 'off-road', c'est-à-dire ceux qui ne sont pas mis en circulation sur les routes de France comme les voitures des particuliers. Ces dernières doivent répondre à une homologation stricte qui ralentirait les projets de croissance de B2G. Actuellement, l'entreprise voit ses premiers projets entrer en phase de pré-industrialisation, pour les véhicules 'off-road'. " Rien que sur ce créneau, nous avoisinons les plusieurs centaines de pièces produites par an, mentionne Julien Roulland. Sur le 'on-road', nous sommes encore sur les phases de tests, de certifications, de prototypes, d'amélioration, etc. Cependant, à terme, ce marché sera synonyme de plusieurs " Tous les voyants sont au vert pour l'entreprise du Périgord noir, qui a reçu le prix Sud-Ouest lors du Maddytour 2024.
Cet article a été publié initialement sur Big Média B2G anticipe la fin des véhicules thermiques