Pour savoir le temps qu’il va faire le week-end suivant, se contenter de consulter la vitrine de votre boucher préféré peut être plus efficace que de consulter les météorologues. En fonction de la quantité de grillades, de merguez et de chipolatas, il est possible de deviner si le soleil sera de la partie.
« Notre profession reste très tributaire du temps qu’il fait, souligne Jérémie Lautard, patron de la boucherie Durif à Clermont-Ferrand. Les gens consomment différemment en fonction du soleil et de la chaleur. Et quand il fait froid et qu’il pleut, ils mangent moins de grillades. C’est logique. »
Les bouchers suivent la météo pour prévoir leur stock« Je suis obligé de bien me renseigner sur le temps qu’il va faire, confirme Louis Reines, boucher au marché Saint-Pierre. C’est essentiel pour prévoir mes stocks. À la limite, je préfère manquer que de devoir jeter. Les brochettes, les saucisses ou les merguez, il faut les fabriquer à l’avance. Donc cela demande de l’organisation. »
Ces deux spécialistes de la barbaque à barbecue reconnaissent que, cette année, les conditions ont été particulièrement capricieuses avec leur profession.
« À cause du mauvais temps, nous avons loupé le début de la saison, confie Louis Reines. Surtout que j’ai l’impression que le soleil s’est particulièrement caché pendant les week-ends. C’est un gros manque à gagner pour nous. De l’ordre de 30 à 40 %. Mais c’est pareil pour tout le monde. C’est marquant cette année. Mais il y a trois ans, c’était l’inverse avec un mois de mars exceptionnel qui avait poussé les gens à faire des barbecues très tôt dans l’année. »
La saison de la grillade sera plus courteDu côté de Jérémie Lautard, l’influence sur le chiffre d’affaires semble moins évidente : « Je ne note pas vraiment d’incidence. Les gens mangent autre chose. La saison de la saucisse sera plus courte mais celle du bœuf bourguignon est prolongée. C’est aussi ce qui rend notre métier passionnant : c’est à nous de réfléchir comment travailler les produits. »
Fabrice Mina