Prime Video, le dernier diffuseur de la Ligue 1, a visiblement donné des idées au foot français. La plus célèbre émission de divertissement de la plate-forme, outre la « Ligue des talents », met en scène des humoristes de premier plan qui ne doivent pas rire aux blagues de leurs colocataires. Cela s’intitule « LOL, qui rit sort ! ». Conscients du succès du concept, les Bleus de Didier Deschamps ont repris l’idée, qu’ils pourraient baptiser « Qui marque perd… ».
Des joueurs de niveau mondial, des attaquants qui “plantent” tous les week-ends avec leur club, disputent un tournoi durant lequel ils font tout pour ne pas mettre le ballon au fond. Des Mbappé, 44 buts avec le PSG cette saison, des Griezmann, 23 réalisations avec l’Atlético Madrid, des Thuram, 15 perles avec l’Inter Milan, des Giroud, 17 unités au compteur avec l’AC Milan, plus quelques autres “goleadors” de rang inférieur (Dembélé, Barcola, Kolo Muani, Théo Hernandez), qui font le pari de rester muet le plus longtemps possible, celui qui contrevient à la règle étant éliminé. Voilà de quoi régaler le public et assurer des audiences…
Le tout orchestré par un entraîneur au profil conservateur, qui n’hésite pas à aligner six à sept joueurs à vocation défensive dans un match de groupe contre les Pays-Bas, ce qui facilite quand même le “game” quand l’objectif est de tenir le 0-0.
“CSC” n’a pas frappéDès l’épisode 2, face aux Oranje, Antoine Griezmann a placé la barre haut, avec son raté devant Bart Verbruggen, alors qu’Adrien Rabiot avait tout fait pour ne pas frapper en excellente position (0-0). Contre la Pologne, Kylian Mbappé a marqué, mais sur penalty ça ne compte pas. Lui et ses coéquipiers ont fait sérieusement le job au final (1-1).
Le 8e de finale contre la Belgique ? Un modèle du genre, puisque la qualification, au terme d’un match soporifique, s’est jouée sur une réalisation du meilleur attaquant tricolore de l’Euro, Marc Contresoncamp, déjà brillant lors de l’ouverture du tournoi face à l’Autriche (1-0 à chaque fois).
Ce vendredi à Hambourg, “CSC” était étrangement absent. Pourtant, les Tricolores l’ont cherché à plusieurs reprises. Comme ils ont cherché “Kiki”, leur Père Fouettard, leur capitaine qui ne se prive pas de déplorer publiquement la faiblesse technique de ses coéquipiers. Ousmane Dembélé, par exemple et pour le faire mentir, l’a servi vainement deux fois au lieu de tenter sa chance, en bonne position. La star française a elle, à chaque fois, visé les bras de Costa ou les tribunes, dans un concours fou avec Aurélien Tchouamémi. Dembélé et Eduardo Camavinga, eux, ont joué avec le feu en flirtant avec les poteaux, quand Randal Kolo Muani a frisé la correctionnelle, seulement sauvé par un geste désespéré de Ruben Dias.
Au final, les Bleus sont dans le dernier carré en n’ayant toujours pas marqué dans le jeu, huit mois après un offensant 14-0 contre Gibraltar. Il serait temps que les 18 joueurs sollicités par “DD” (certains remplaçants sont hors-jeu) sonnent la fin de la récré avant de défier l’Espagne, mardi, en demi-finale.
Sébastien Devaur
