Les travaux du quartier des Chartreux (nord de Moulins), débutés en 2020, arrivent sur la fin. L’extérieur est pensé pour devenir un "prolongement du logement", un lieu de vie renaturé.
Après les démolitions, puis les réhabilitations, puis le début des constructions, l’ultime séquence des travaux du quartier des Chartreux, dans le nord de Moulins, est lancée : celle des aménagements et des infrastructures. Maintenant que tous les échafaudages sont partis, Évoléa peut s’attaquer aux pieds des immeubles. Toute une partie des travaux sont invisibles, car souterrains : la mise en place des réseaux secs et humides.
Ces constructions en cours aux Chartreux à Moulins
Mais pour les habitants des Chartreux, d’autres travaux en cours vont métamorphoser le quotidien : la renaturation du quartier et l’aménagement paysager et urbain. Cette partie a débuté en mai et devrait se terminer en décembre cette année, juste avant les vacances scolaires. "Après quoi il restera seulement des petites finitions, en 2025", assure Pascal Giacomoni, directeur développement et patrimoine d’Évoléa.
Fruitiers, jardin des senteurs, prairie fleurie...En attendant, place à la végétalisation. D’abords, Évoléa a voulu créer un "sentier de redécouverte du quartier". Ce cheminement sera à la fois un sentier et un verger pédagogique, derrière les anciens bâtiment C et D (voir encadré). Une vingtaine d’arbres fruitiers vont y être plantés au mois de novembre. Avec pour objectif que chaque locataire s’approprient les lieux. Le sentier bordé d'un verger poussera bientôt au pied de ce bâtiment.
"Les habitants seront invités à participer à la plantation", illustre Sébastien Moing, chargé d’opération sur les aménagements extérieurs des Chartreux. Et à terme, chaque année, des ateliers de taille et d’entretien de ces arbres seront organisés.
"On peut aussi imaginer des moments organisés pour la récolte des fruits"
Les aménagements sont donc pensés pour que le quartier soit "un lieu de vie, comme un prolongement extérieur des logements".
"Nous ne voulons pas créer un jardin d’ornement, mais un espace vert dans lequel on se rend, qui fait partie du quotidien", explique Pascal Giacomoni. Des bancs et tables devraient d’ailleurs être installés au bord du sentier pour inviter les gens à profiter de ce nouvel espace extérieur. Non loin, des composteurs seront disposés, dans lesquels chaque locataire pourra déposer ses biodéchets.
Le sentier de découverte se poursuit sur une place centrale (la future halle multiactivités) située proche de l’entrée du quartier, côté rue de Decize. Quelques arbres seront plantés aux abords de cette place, pour ajouter de l’ombre. Un "jardin des senteurs" bordera cette place, avec des plantes aromatiques dans de grandes jardinières qui organiseront l’espace : thym, romarin, sarriette, etc, que les habitants pourront récolter pour agrémenter leurs plats.
Pas de “pelouse interdite”Au milieu des constructions neuves et de la tour A, une grande prairie fleurie améliorera encore le cadre de vie. Elle créera même de nouveaux habitats… pour les animaux. "On va installer des hôtels à insectes, qui favoriseront la pollinisation du site". Autre intérêt de la végétalisation du quartier, et notamment de cette prairie : elle absorbera les eaux pluviales.
Elle se prolongera en noue, (un fossé végétalisé), qui cheminera devant la tour A, puis passera devant le bâtiment E, jusqu’au bout du quartier. Le long de cette noue, des pancartes pédagogiques seront installées, expliquant le cycle de l’eau, le rôle de la noue, du verger, du compostage, etc. Toujours au bout du quartier, vers la tour G où le fossé finira sa course, s’étendra une autre prairie, "plus rustique", plantée d’une quarantaine d’arbres ornementaux. Là encore seront installés quelques tables et bancs. "Les gens pourront donc s’y promener. En aucun cas nous ne voulons une “pelouse interdite” ", insiste Pascal Giacomoni.
Ici, la disparition d’un ancien parc de jeux pour enfants pendant les travaux a beaucoup inquiété certains locataires. Mais les représentants d’Evoléa tiennent à les rassurer :
"On va en installer plusieurs nouveaux. Dans ces travaux, nous avons comme objectif d’installer autant ou plus d’aménagements qu’à l’origine."
Un nouveau système d’éclairage, sur les cages d’ascenseurs de plusieurs bâtiments, permet de limiter la consommation d’énergie, la pollution lumineuse de candélabres, et donne un nouveau caractère au lieu. Photo Évoléa
Ainsi, il en va de même pour les places de parking. Il y en aura 230 au total, contre 210 auparavant. Certes, les "poches de stationnement" au pied de chaque immeuble, c’est fini, mais de nouveaux parkings et une rue Jean-Baptiste-Gaby réaménagée permettent d’augmenter le nombre de places. "En tout cas, personne ne sera très loin de son habitation, et le cheminement pour y parvenir sera maintenant plus agréable."
De nouvelles adresses pour les bâtimentsLes noms des bâtiments du quartier, "C", "D", "F", (etc), c’est de l’histoire ancienne. Chacun d’entre eux sera désormais numéroté. Un nouvel adressage est mis en place, et l’unique rue qui traverse dorénavant le quartier aura un nom : la rue des Saccarauds, en hommage aux maraichers, qui autrefois travaillaient à cet endroit et qu’on appelait ainsi, en patois. Une opération similaire, de renommage, a déjà réalisé dans les quartiers sud de Moulins, avec la rue du docteur Denis par exemple. Ces nouvelles adresses devraient faciliter le travail des services postaux pour les livraisons pour les 319 logements (en plus des 18 en cours de construction, sans compter les deux locaux professionnels).
Budget : 2 millions d’euros. Au total, les travaux d’aménagements réalisés en ce moment auront coûté environ 2 millions d’euros. Approximativement 1.350.000€ pour les voieries, les réseaux souterrains, les bordures en enrobé, le tout réalisé par l’entreprise Eurovia. Les travaux d’éclairage, réalisés par CEE Allier, pour environ 250.000 euros. Et environ 300.000 euros pour les parties liées au végétal, réalisés par l’entreprise Terideal.
Emeric Enaud
