Au soir de la septième étape du Tour de France, Christian Prudhomme a appris le décès de Raphaël Géminiani. Le patron de l'épreuve se remémore le champion qui a porté le maillot jaune en 1958 et les rencontres "heureuses" qu'ils ont vécues ces dernières années.
Depuis le départ du Tour de France à Florence, il y a moins d'une semaine, Christian Prudhomme a eu plusieurs fois l'occasion de parler de Raphaël Géminiani à ses interlocuteurs. "J'ai souvent cité son nom ces derniers jours, car on est passé tout près de la terre de ses grands-parents", raconte le directeur du Tour de France.
Quand il a appris le décès du Grand Fusil, Christian Prudhomme s'est aussitôt remémoré des souvenirs. "Raphaël, c'est un grand nom du cyclisme comme coureur, avec le maillot jaune du Tour sur les épaules et le maillot rose du Giro (celui de la Vuelta également). Ça a aussi été un grand directeur sportif, celui de Jacques Anquetil... J'ai eu la chance d'aller le voir deux fois ces dernières années, grâce à La Montagne. Ça a été des moments singuliers. À son âge, il était dans le temps présent, à commenter les performances du foot, à bien connaître le cyclisme d'aujourd'hui... J'avais adoré ces moments passés avec Raphaël Géminiani."
Le retour du Tour de France au sommet du puy de Dôme, l'an passé, et la journée de repos qui avait suivi à Clermont-Ferrand, avait été l'occasion d'une nouvelle rencontre.
"On était heureux de se retrouver. Je crois que Raphaël était content que le Tour gravisse à nouveau le puy de Dôme."
"Raphaël était quelqu'un qui affirmait son amour pour le Tour de France, confie Christian Prudhomme. Il avait de la déférence pour moi, car je suis le directeur du Tour... Alors que c'est moi qui suis tout petit par rapport, à lui, à sa carrière."
Face aux lecteurs :Dans une rencontre avec les lecteurs de La Montagne, l'an passé, Christian Prudhomme était revenu sur une de ses rencontres avec Raphaël Géminiani : "On a eu la chance de le rencontrer fin octobre avec Cyril (Tricart, chargé des relations avec les collectivités chez ASO) et Fabrice (Tiano, responsable des relations presse chez ASO). C’est un monsieur qui m’impressionne. Il nous a parlé du passé comme si c’était hier, de lui champion, du directeur sportif, qu’il était, de Jacques Anquetil. Et il nous parlait aussi du Clermont Foot, qui avait disputé un match deux jours avant. C’était extraordinaire. C’était très beau et très émouvant de le rencontrer. Il est encore d’une lucidité impressionnante."
Gilles Lalloz
