A l’heure où les spécialistes de politique et de football déploient leurs meilleurs raisonnements tactiques pour obtenir un bon résultat, il est utile de rappeler que les grands principes ne pèsent pas bien lourd face à la réalité du terrain.
Et que les calculs divers et variés des experts sur les retraits de candidatures, particulièrement dans les circonscriptions où les triangulaires n’existent désormais plus, verront possiblement une autre donnée poindre son nez et faire pencher cette élection : l’abstention. La vraie grande gagnante de ce brouhaha démocratique, la participation élevée du premier tour, n’a rien d’une constante solide. Ne pas prendre en considération la donnée du vote blanc ou de l’absence de bulletin dans les projections des duels divers à venir, en imaginant le report des voix comme un automatisme de l’électeur pouvant troquer en une semaine ses convictions pour faire barrage à l’un ou l’autre, relève d’une faute arithmétique lourde. Parier qu’un électeur de gauche, ou de droite, aura encore le réflexe de faire un choix quand son for intérieur considère qu’il n’y en a aucun à faire est la négation d’une inconnue qui pèsera lourd, dimanche, dans l’équation du futur de la France.
Charles Vigier
