La France se prépare à un second tour historique le 7 juillet, dans un contexte de crise politique suite à la dissolution de l'Assemblée nationale. Plusieurs scénarios peuvent se dessiner. Tour d'horizon.
Le RN obtient une majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale
Si le RN obtient une majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale - plus de 289 sur 577 - il pourra former un gouvernement sans coalition. Dans cette hypothèse, c'est Jordan Bardella qui deviendrait Premier ministre. Emmanuel Macron resterait président de la République, mais serait obligé de composer avec un gouvernement RN. Cette situation rappellerait la cohabitation de 1986-1988 entre François Mitterrand et Jacques Chirac, où malgré des divergences politiques marquées, les institutions ont permis au pays de continuer à fonctionner.
Le RN obtient une simple majorité relativeSi le RN obtient une majorité relative, c'est-à-dire le plus grand nombre de sièges sans atteindre les 289 nécessaires, la situation sera plus complexe. Le parti de Marine Le Pen se retrouverait dans la configuration de 2022 où le camp présidentiel avait décroché 246 sièges. Une situation délicate qui ne l’a pas empêché de former un gouvernement. Sauf que Jordan Bardella a déjà dit que dans une telle configuration, il refuserait le poste de Premier ministre.
Aucune majorité ne se dégageLa France entrerait alors dans une période d'incertitude. Les partis devront engager des négociations pour former une coalition viable. S'ils y parviennent, Emmanuel Macron choisirait un Premier ministre issu de cette entente. Mais rien n'est sûr, tant les trois principaux blocs se sont opposés au cours de la campagne. Si aucune coalition majoritaire n'émerge, rien n'empêche le président de la République de nommer un Premier ministre issu du camp arrivé en tête ou de son propre camp. Autre possibilité : un gouvernement technique pourrait être envisagé, le temps de passer les JO et le prochain budget. Le chef de l’État irait puiser des ressources humaines, non plus dans le vivier politique, mais chez des spécialistes, des techniciens, des hauts fonctionnaires, capables de gérer les urgences et les affaires courantes. Le temps d’y voir plus clair.
L'Italie a l’habitude des gouvernements d’experts. En 1993, après l’effondrement des partis italiens pris dans des scandales de corruption, le président fit appel au gouverneur de la Banque d’Italie, Carlo Azeglio Ciampi. Idem en 2021-2022, avec "Super Mario", Mario Draghi, venu de la BCE. Il s’agit à chaque fois de surmonter une crise politique insoluble, sur fond de chaos économique.
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Nicolas Faucon
