Deux triangulaires, trois duels : sauf surprise de dernière minute, les forces en présence au second tour des législatives, dans le Puy-de-Dôme, sont connues. Des zones d’ombre entourent en revanche les prises de position des candidats battus, chez LR comme Ensemble…
Le doute était léger, et il a été levé dès ce lundi matin : qualifié en troisième position pour le second tour sur la circonscription de Clermont-Cournon, Hervé Prononce (Horizons, Ensemble) ne se désistera pas. Il sera donc en lice dimanche face à Marianne Maximi (LFI, Nouveau Front populaire) et Louis Clément (RN).
« On s’inscrit dans la ligne tracée par Édouard Philippe (le patron du parti Horizons, NDLR), qui a dit qu’il ne fallait pas d’extrêmes, ni LFI, ni RN, se justifie le maire du Cendre. S’il y avait eu un candidat de l’arc républicain, par exemple un socialiste, on se serait retiré. Mais là, on a une mélenchoniste, Marianne Maximi, que je trouve de plus en plus dure. »
Deux triangulaires, trois duelsCette incertitude levée, le casting du second tour des législatives dans le Puy-de-Dôme est donc désormais connu. Sauf surprise de dernière minute, puisque les candidats ont jusqu’à mardi 18 heures pour faire connaître leurs intentions en préfecture, le département sera donc le théâtre de deux triangulaires (Clermont-Cournon et Clermont-Montagne), impliquant à chaque fois des candidats Nouveau Front populaire (Marianne Maximi et Nicolas Bonnet)/Ensemble (Hervé Prononce et Laurence Vichnievsky)/Rassemblement national (Louis Clément et Nadine Pers)?; et de trois duels avec Christine Pirès-Beaune (PS, NFP)/Isabelle Dupré (RN) sur Riom, Benjamin Chalus (RN)/Delphine Lingemann (MoDem) sur Issoire et André Chassaigne (PCF, NFP)/Brigitte Carletto (RN) sur Thiers-Ambert.
Une configuration inédite, avec cinq candidats du parti de Jordan Bardella mais aussi les cinq députés sortants, tous en course pour une réélection. Et si le grand bouleversement national ne changeait rien pour le Puy-de-Dôme ?
Des prises de position individuelles chez LRDans ce scrutin inédit, le report des voix semble encore plus incertain que dans le passé. Et ce ne sont pas les prises de position des candidats battus au premier tour qui vont permettre d’y voir plus clair… Les regards sont notamment tournés vers les Républicains, tous hors course. La consigne du parti : « Nous ne sommes pas propriétaires des voix, les électeurs sont libres de leurs choix », commentait ce lundi Brice Hortefeux, le patron de la Fédération LR du Puy-de-Dôme, laissant toutefois la porte ouverte à des prises de position individuelles.
Sébastien Galpier a pris les devants, dimanche soir, en appelant à voter Hervé Prononce sur Clermont-Cournon. Sur Issoire, Florence Dubessy lui a emboîté le pas ce lundi en assurant qu’elle portera son vote « sur la candidate de l’arc républicain », comprendre Delphine Lingemann (MoDem). Tout comme Marie-Anne Marchis sur Clermont Montagne : « Les valeurs les plus proches de ceux qui ont voté pour moi me semblent être celles de Laurence Vichnievsky (MoDem), que je soutiens », explique la Chamaliéroise.
En revanche, le « front républicain », particulièrement mis en avant chez LR quand Eric Ciotti s’est rapproché du RN il y a trois semaines, perd clairement de sa vigueur quand il s’agit d’appeler à voter pour un candidat de la gauche. Sur Riom, Sarah Chauvin dit croire en « la responsabilité de chacun » et renvoie finalement les deux candidats PS/RN dos à dos. Même discours sur Thiers-Ambert, où Yves Courthaliac ne donnera « aucune consigne de vote. Les citoyens sont libres de s’exprimer en conscience. »
Désaccords internes à RenaissanceEt Renaissance, dont les deux candidats ont été battus, dans tout cela?? La situation a révélé des désaccords internes. « Pas une seule voix ne doit aller au RN, il est impératif pour la France de faire barrage au RN », considère Véronique Bastet sur Thiers-Ambert, sans appeler ouvertement à voter pour André Chassaigne. « Pas une voix pour le RN », répète aussi Jean-Paul Lebrec sur Riom, sans aller plus loin.
Deux positions amendées par leur propre parti : depuis Paris, Renaissance a ainsi apporté son « plein soutien à la candidature d’André Chassaigne ». Le bureau départemental de Renaissance doit valider ce soutien, ce lundi soir, et même allé plus loin, en appelant aussi à voter Christine Pirès-Beaune sur la 2e circonscription…
Arthur Cesbron
