Le député LR sortant, Nicolas Ray, a remporté le 1er tour, dimanche 30 juin, sur la 3e circonscription de l’Allier, avec deux points de plus que le candidat RN, Rémy Queney. Dimanche prochain, il devrait bénéficier des voix de la candidate du Nouveau Front populaire, Aline Jeudi, qui s’est désistée en sa faveur.
Il s’en tire bien. Très bien même. Mieux que beaucoup de députés sortants. Et mieux aussi que les ténors de son camp, Laurent Wauquiez en tête.Avec 40,05 % des voix, le LR Nicolas Ray s’est qualifié pour le second tour des législatives anticipées, dimanche 30 juin. Avec le luxe de virer en tête. Rien n’était fait, tant la dynamique nationale du RN semblait irrésistible.
Droite unie et participation massiveMais à l’heure des comptes, un premier constat. Appuyé par son camp localement, par une grande majorité des maires de la circonscription, mais aussi par Claude Malhuret, voix bourbonnaise du parti Horizons d’Édouard Philippe, le député sortant a fait le grand chelem du côté du centre droit.
Et il a pu bénéficier, du même coup, du report d’une bonne partie des 23,27 % des voix de Bénédicte Peyrol, candidate malheureuse de la majorité présidentielle en 2022. À l’arrivée, donc, 40,05 %, et 21.464 voix, 11.870 de plus qu’en 2022 (24,22 %). Plus du double.
Il a notamment tiré son épingle du jeu dans les trois grandes communes de l’agglomération, Vichy (44,92 %), Cusset (40,57 %) et Bellerive-sur-Allier (47,04 %), commune dont il est conseiller municipal.
"Dans le contexte national, c’est une satisfaction et un honneur d’avoir été placé en tête, soufflait Nicolas Ray, les résultats en main. C’est une reconnaissance du travail engagé avec ma suppléante Valérie Lassalle. Pour autant, il existe un vrai risque pour le second tour."
"J’appelle toutes les femmes et tous les hommes de bon sens, humanistes, à nous rejoindre, dans un élan républicain, pour choisir un élu de terrain, qui vit ici, contrairement à mon adversaire, et pour choisir un député de rassemblement."
Le sortant a également profité d’une participation en forte hausse, à hauteur de 69,08 %, contre 50,65 % il y a deux ans. Il fallait ça. Parce que son principal adversaire, le RN Rémy Queney, parachuté et invisible sur ses affiches de campagne, n’est pas si loin. Il arrive en tête dans une bonne partie des zones rurales du département, et même à Gannat et Lapalisse. Lui aussi bénéficie de la participation inédite, qui lui permet de décrocher la deuxième place, avec 37,82 % des voix, 20.270 bulletins, soit 12.223 de plus que le score de Quentin Julien, en 2022 (20,31 %). Seulement 1.194 bulletins de retard…
« Nous sommes satisfaits. Au second tour, nous avons besoin de la mobilisation des électeurs bourbonnais, pour envoyer un député apte à porter leur voix à Paris", expliquait Rémy Queney.
"Je veux souligner que nous sommes le binôme qui représente la droite modérée face au bloc macroniste, sans foi, ni loi, dont les Bourbonnais, dont l’ensemble des Français, ne veulent pas davantage."
Arrivée en troisième position avec 20,40 %, en position de se maintenir et de jouer les juges de paix, la socialiste Aline Jeudi, représentante du Nouveau Front populaire, a annoncé peu après l’annonce des résultats qu’elle se retirait. Appelant sans ambiguïtés à faire barrage au Rassemblement national.
Le quatrième candidat, Jean-François Rameau, récolte, 1,72 % des voix, ne donne pas de consigne de vote, renvoyant dos à dos les impétrants.
La victoire se jouera donc en duel, dimanche prochain. Et eu égard aux réserves de voix, le ballottage s’annonce largement favorable au député sortant, qui devrait rester l’un des rares LR au Palais bourbon.
Matthieu Perrrinaud
