Comme en 2022, Nicolas Bonnet (Nouveau Front populaire - EELV) arrive en tête au premier tour des législatives dans la troisième circonscription du Puy-de-Dôme, avec 31,72 %.Comme en 2022, la députée sortante Laurence Vichnievsky (Ensemble - MoDem) se place en deuxième position (26,03 %).Mais la grosse différence, c’est qu’ils seront trois candidats à s’affronter au second tour, le 7 juillet. Le Rassemblement national, incarné par Nadine Pers, recueille 16.732 voix, soit 25,93 % des suffrages exprimés. Un score inédit pour le parti de Jordan Bardella qui, en 2022, dépassait tout juste 12 %.
Nicolas Bonnet se retrouve donc dans la position d’il y a deux ans mais, comme en 2022, il aura besoin d’un report de voix pour obtenir une majorité relative. À chaud, il se dit « confiant », persuadé que « la seule dynamique est pour le Nouveau Front populaire », par rapport à un RN qui surfe sur la bonne vague des européennes et une majorité présidentielle qui a perdu 2 points par rapport aux précédentes élections législatives.De son côté, Laurence Vichnievsky a bon espoir de conserver son siège car, affirme-t-elle, « j’ai des réserves qu’il [Nicolas Bonnet, NDLR] n’a pas ». Elle fait allusion au parti Les Républicains qui, par l’intermédiaire de la candidate Marie-Anne Marchis (arrivée en quatrième position avec 13,73 % des voix) a fait savoir qu’il soutiendrait la députée sortante, comme en 2022.
Abstention : 26,54 %. Les électeurs de la troisième circonscription du Puy-de-Dôme se sont fortement mobilisés pour ce premier tour, l’abstention se limitant à 26,54 %. En juin 2022, elle atteignait 45,35 % au premier tour et 47,56 % au second. On peut noter que parmi les 66.257 votants sur Clermont-Montagne, seulement 64.536 suffrages exprimés ont été comptabilisés. On dénombre 1.138 votes blancs et 583 votes nuls. Chiffres eux aussi en augmentation par rapport au premier tour de 2022.
La représentante de la majorité regrette qu’« une grande partie de l’opinion n’ait pas bien compris la dissolution du président de la République ». Et d’ajouter : « Il faut que l’on entende ces électeurs qui expriment leur colère et leur rejet des politiques conduites jusqu’à maintenant ».
Quelle sera en revanche la capacité de Nadine Pers, inconnue sur le territoire, à mobiliser davantage ? « Cela fait plus de vingt ans que je suis au RN, explique-t-elle. Je me suis présentée à cause du ras-le-bol, l’insécurité. Entre les deux tours, il faut continuer de militer, encourager. J’y crois, il faut du changement. »
Dans sa quête de voix supplémentaires, Nicolas Bonnet compte, lui, sur « une mobilisation de toutes les forces de gauche car Emmanuel Macron a tellement diabolisé le programme du Nouveau Front populaire que la gauche modérée a sans doute préféré se tourner vers la députée sortante ».
Thierry Senzier
