Qu’elles ont dû lui paraître longues ces minutes. Les commissaires de course ont pris tout leur temps pour annoncer l’identité du vainqueur de la 33e édition de la Rand’Auvergne, ce dimanche à Ambert. Car après dix spéciales en deux jours, Valérian Debaud ne s’est imposé que pour une poignée de secondes.
Leader de la course samedi soir, le Haut-Savoyard a dû s’employer pour résister aux retours des pilotes Honda Jérémy Tarroux, tenant du titre et quadruple vainqueur à Ambert, et Hugo Blanjoue. Il a aussi dû serrer les dents après une entorse de la cheville survenue samedi lors de la troisième manche chronométrée.« C’était un enduro classique très dure, avec des spéciales vraiment longues. C’était difficile de faire la différence parce que c’était aussi très technique, rembobinait Valérian Debaud. Avec ma blessure, ce n’était pas évident de tenir le rythme aujourd’hui (ce dimanche), mais je me suis accroché. Ça rend ma victoire encore plus belle. D’ailleurs, c’est peut-être la plus belle de ma carrière. »
Très à l’aise samedi sur herbe, au guidon de sa KTM, le pilote du Pôle Moto Passion était attendu, ce dimanche, sur des terrains plus « défoncés » puisque les départs étaient inversés : les meilleurs s’élançant en derniers.
Dans ces conditions, à Saint-Anthème, la spéciale numéro 6, sous le format en ligne, a totalement rebattu les cartes dans le top 5 du général. Huitième de ce chrono, Debaud concédait par exemple près de 18 secondes à Blanjoue qui entamait sa folle remontée dominicale.
Tension avant le sprint finalLa tension était alors à son maximum quand les prétendants à la victoire finale se sont présentés au départ de la 10e et dernière spéciale. Pour la première fois depuis 2021, celle-ci allait se disputer en départ groupé, au coude à coude. « On avait à peine plus de 5 secondes d’écart, mais on n’a pas été placé dans la même série avec Valérian, donc c’était assez aléatoire, analysait Jérémy Tarroux. J’ai fait une faute dans le deuxième virage et me suis fait doubler, derrière j’étais bloqué, ça a bouchonné, je n’ai pas pu aller aussi vite que j’aurais dû et au final j’ai perdu du temps. »
Au final, le tenant du titre échoue à dix petites secondes de son rival. Samedi, une chute lors de la première spéciale lui avait fait perdre une dizaine de secondes... Comme chaque année, la Rand’Auvergne est impitoyable.
Le classement :Le top 10. 1. Valérian Debaud en 1 h 09’46” ; 2. Jérémy Tarroux, à 10” ; 3. Hugo Blanjoue, à 19” ; 4. Jérémy Miroir, à 50” ; 5. Till De Clercq, à 58” ; 6. Killian Lunier, à 1’34” ; 7. Enzo Marchal, à 2’05” ; 8. Julien Gauthier, à 2’13” ; 9. Luc Fagier, 2’14” ; 10. Mathis Juillard, à 2’15”...
Vincent Balmisse
