L'action se veut symbolique. Ce vendredi 28 juin, des agriculteurs sont venus déverser fumier et pneus devant l'entrée de la préfecture de Limoges perturbant largement le trafic en fin de matinée.
Ces derniers dénoncent les dégâts causés par le gibier sur les cultures et attendent du Préfet et de tous les responsables de territoires - ACCA et présidents de chasse privée - de prendre « des mesures fermes et définitives » pour « réguler drastiquement » les espèces.
Cela passe par l'application en l'état de l'arrêté préfectoral de chasse. « Le préfet est absent sur cette question, et l'est aussi aux commissions départementales de faune sauvage. Aujourd'hui, nous voulons être entendus. L'arrêté doit s'appliquer sur tous les territoires, sans que les autorités puissent y déroger par des restrictions de chasse », exige Pascal Germond de la FDSEA.
Un échange « constructif » avec la Fédération départementale de chasseL'obligation de régulation du gibier partout, y compris sur les territoires de non chasse pourrait être possible sur application d'un arrêté modificatif. Une urgence pour les agriculteurs de Haute-Vienne.
« Les dégâts causés par le gibier sont considérables. Les agriculteurs sont obligés de semer une deuxième fois. Nous allons devoir faire 10 hectares de maïs, puis 12 à cause de la météo, puis 14 pour anticiper les dégâts causés par le gibier, prévient Pascal Germond. Les agriculteurs pourraient « finir par prendre le fusil » pour protéger les cultures.
À deux jours du premier tour des législatives, la députée sortante LFI Manon Meunier et le candidat RN Albin Freychet sont venus à la rencontre des agriculteurs sur la manifestation de ce vendredi pour écouter leurs revendications. Pascal Germond de la FNSEA en a profité pour aborder la question de l'abattoir de Limoges et des « risques de dérive » que pourraient entraîner la création d'un autre abattoir pour consommer les viandes de gibiers sauvages à des fins de consommation avec une « professionnalisation des chasseurs » et une atteinte, à terme, à la filière agricole.
En fin d'après-midi, la FDSEA a été reçue par la Fédération des chasseurs de Haute-Vienne et la Chambre d'agriculture pour avancer sur le dossier.
Avec la Fédération, l'échange a été « constructif. Nous allons travailler ensemble pour faire remonter toutes les réticences des chasseurs qui ne souhaitent pas chasser à cette période, considérant qu'il fait trop chaud par exemple. »
À l'échelle de la Haute-Vienne, la Fédération se serait engagée à réduire de 30% les dégâts causés par les sangliers d'ici à cinq ans. L'Etat financera les dégâts estimés entre 350.000 et 400.00 euros qui ont été déclarés et indemnisés, sans compter les blaireaux et les corbeaux qui ne sont pas pris en compte.
L'entrevue à la chambre d'agriculture a en revanche « tourné court » selon la FDSEA qui attend des avancées concrètes pour mieux réguler les espèces.
Aline Combrouze