Ce jeudi 27 juin, devant l’Hôtel-de-Ville d’Aurillac, des militants de la CGT, l’Unsa, la FSU, du Planning familial et de la Confédération paysanne, ont dénoncé le « populisme » et la « démagogie » du programme du Rassemblement national aux législatives.
Une cinquantaine de militants de plusieurs syndicats se sont rassemblés, jeudi 27 juin, devant la devise gravée sur l’Hôtel-de-Ville d’Aurillac : Liberté, égalité, fraternité. « Car ce sont bien ces valeurs démocratiques qu’il s’agit de défendre, en luttant contre l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite », scandait Laurence Laybros, co-secrétaire de la CGT. Tee-shirts « Reviens Léon [Blum], j’ai le R-haine à la maison ! », « Pas de Bardella à Matignon »... Les Rosies ont donné le la de la manifestation, avec une chorégraphie et une reprise de Freed from desire de Gala. « Comme à 20 ans, nous sommes dans la rue aujourd’hui, indiquait Marie-France Banon, présidente du Planning familial. Il en va de la survie des droits des femmes. En tant que femmes et féministes, nous n’avions pas d’autres choix que de lutter. Si le RN passe, les chiens seront lâchés… Ce n’est pas possible. » Les députés RN avaient, entre autres, voté contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution.
Législatives : le RN toujours en tête des intentions de vote, selon un dernier sondage
« Alerte à l'imposture » pour la CGTValérie Delpiroux et Laurence Laybros, co-secrétaires de la CGT, ont tenu à « dénoncer l’imposture », en démontant une à une les grandes lignes du programme du Rassemblement national. « Le RN se présente en grand défenseur du peuple, sauf que dans la réalité, les vraies valeurs du RN, ce ne sont pas celles vantées par le programme. » Et de poursuivre : « les députés d’extrême droite ont voté, à l’Assemblée nationale, contre l’augmentation du Smic à 1.500 euros net mensuels ; ils n’ont pas siégé en commission pour soutenir la proposition de loi visant à indexer les salaires sur l’inflation… Ils sont également pour le durcissement des droits à l’assurance chômage et contre le gel des loyers. »Dans le Cantal, l’un des principaux enjeux, sont les déserts médicaux. « Mais là encore, l’extrême droite nuit gravement à la santé », lance Valérie Delpiroux.
"Par ses votes, le RN a participé à l’affaiblissement de notre système de soin au détriment des besoins de la population. À l’Assemblée nationale, le RN a voté contre la régulation des médecins dans les zones bien pourvues… C’est éloquent, n’est-ce pas ?"
Les députés RN ont aussi voté « pour la suppression du repos dominical pendant les JO », a ajouté Valérie Delpiroux. « Le RN propose de nouvelles exonérations de cotisations sociales, à la plus grande satisfaction du patronat. Un choix politique qui détériore depuis plus de trente ans les recettes de la Sécurité sociale et donc l’accès à la santé, le droit à la retraite, la prise en charge des maladies professionnelles ou les accidents du travail. » Le parti, « qui porte un héritage fasciste », est « un parti d’extrême droite qualifié comme tel par le Conseil d'État et ouvertement xénophobe, raciste, antisémite, islamophobe, homophobe, transphobe et sexiste. » Ainsi, la CGT a déplié les votes des députés RN, qui le prouvent.
Les inquiétudes de la Confédération paysanneDe son côté, la Confédération paysanne, syndicat qui défend une agriculture paysanne, s’est dit « inquiet » pour « la liberté » individuelle et syndicale. « Le modèle économique libéral actuel menace le revenu paysan, creuse les inégalités et détruit le vivant, a indiqué Stephan Elzière, porte-parole. Et la colère qui en résulte est instrumentalisée par l’extrême droite vers un repli sur soi ».Le syndicat « alerte sur l’imposture que représente l’extrême droite », et sur ses « discours démagogiques et dangereux ».
Anna Modolo
