A l’occasion des finales Cadets Alamercery et Crabos du CAB, ce samedi à Casteljaloux, nous réalisons une série de portraits de fratries. Fait exceptionnel, quatre frères évolueront ensemble sur le terrain ou chacun dans une équipe, comme le symbole d’une certaine réussite de la formation briviste. Deuxième épisode avec les Laurent.
Chez les Laurent, le rugby est une religion. Une passion plus qu’un sport qui se transmet de génération en génération. Ce samedi, Anoa avec les Crabos et Matine avec les Cadets Alamercery tenteront de marcher dans les pas de leur papa, Olivier.
«Regarde moi ces têtes qu’ils se payent les deux. » Attentif à la séance photo improvisée de ses garçons Matine et Anoa qui ont du mal à rester sérieux devant l’objectif, Olivier Laurent est un papa fier. Touchant même et aussi bien touché quand il se plonge dans le moment historique qu’il va vivre ce samedi, avec les deux finales de championnat de France disputées par ses deux fistons.
« Ça me fait vraiment bizarre d’imaginer ce moment. Avoir ses deux garçons, qui jouent au même poste, disputer une finale le même jour, sur le même stade avec deux équipes d’un de mes anciens clubs, c’est incroyable. Irréel presque », confie, les yeux emplis de fierté et humides le père de famille, actuel entraîneur de Nafarroa en Fédérale 2 et qui avait soulevé le bouclier de champion avec l’équipe Crabos du… CA Brive en 1996.
« On a beaucoup entendu ses histoires de joueur, ça nous a marqués et nous aussi, on a envie d’écrire notre propre histoire pour en parler, à notre tour, à nos enfants plus tard », confie le plus jeune des frères, Matine, numéro 9 de l’équipe des Cadets Alamercery, qui affrontera Bayonne, comme son Anoa l’est avec les Crabos qui défieront, eux, le Stade Toulousain. Deux joueurs aux profils radicalement différents. Le feu et la glace.
« Anoa, c’est un joueur d’instinct, capable de sentir les coups quand il faut les jouer rapidement. C’est aussi un vrai pitt bull, souvent à aboyer sur un terrain », se marre son manager, Mayeul Duboisset qui voit en Matine « un fin gestionnaire. Lui est plus froid dans son approche. Il est plus posé, plus réfléchi. »
Le rugby, un héritage du grand-père, PierreLeur point commun, en revanche, c’est cet amour du rugby. Cette passion familiale héritée de leur grand-père Pierre, ancien joueur et président, notamment, du club de Trélissac après avoir participé à la création du club de Payzac.
« La famille est toujours en Dordogne et moi, maintenant, je suis sur la Côte basque avec Nafarroa donc c’est le grand-père qui amène Anoa et Matine à Brive. Comme il le faisait déjà avec moi, à l’époque », sourit Olivier Laurent jamais le dernier à donner des conseils au bord du terrain, lui qui avait été entraîneur des… Cadets Alamercery du CA Brive il y a encore deux saisons et avec qui il avait remporté le Challenge de France, en 2022.
« J’aime bien qu’on débriefe les matches tous les trois mais je crois que je ne suis pas toujours de bons conseils », se marre le technicien. Et du côté d’Anoa et Matine?? Qu’est-ce que ça représente de jouer deux finales du championnat de France??
« Un rêve de le faire avec nos potes »« Je pense qu’on ne réalise pas et tant mieux. On prend les moments comme ils arrivent », confie le demi de mêlée des Crabos, vite rejoint par Matine. « Ce sont des moments dont on a toujours rêvé. Jamais on en avait parlé avec les gars en début de saison mais ça serait un rêve de soulever le bouclier avec nos potes. » Pour ce faire, ils pourront évidemment compter sur le soutien de leur papa Laurent mais aussi de leur grand-père Pierre.
Benjamin Pommier Photos : Fabrice Combe
