Le Puy-de-Dôme dans le grand rush des procurations

La procuration n’avait jamais autant eu la cote. Et on sait pourquoi : l’irruption des extrêmes aux portes du pouvoir effraie autant qu’elle attire. Du coup, quel que soit son camp, on veut absolument peser de tout son poids. L’autre explication, c’est la date de ces élections (le 30 juin pour le 1er tour, le 7 juillet pour le second) à une époque où les départs en vacances ont déjà commencé.

Les électeurs se sont ainsi mobilisés pour trouver une solution afin de pouvoir s’exprimer : « Nos vacances étaient déjà réservées. Difficile de décommander », explique Monique à la porte de la gendarmerie de Chamalières. « Du coup, c’est ma fille qui va voter pour moi, et une autre personne pour mon mari ».Au final, dans le Puy-de-Dôme comme ailleurs, on s’attend à une participation en nette hausse, et personne ne s’en plaindra.

Des demandes en nette hausse à Moulins

Cette course effrénée à la procuration est donc plutôt une bonne chose, mais pas pour tout le monde, car à l’époque d'internet, une procuration ne se fait pas qu'en ligne : « Depuis l’annonce de ces élections, nous recevons une vingtaine de personnes par jour », explique Anne-Marie Bonjean, chef du service Accueil population. « Il y a d’abord les anciens, peu familiarisés avec l’informatique, et qui font leur procuration papier comme autrefois. Mais les autres, qui ont commencé l’opération en ligne, doivent obligatoirement venir faire certifier leur identité numérique dans une mairie équipée du matériel, ce qui est notre cas ».Ainsi, en quelques jours, les agents du service sont devenus des spécialistes aguerris de la procuration. Les voilà donc bousculés, mais pas chamboulés, car la mairie n’est pas forcément le principal interlocuteur pour une demande de procuration.

En effet, la mobilisation est tout autre à la gendarmerie, 500 mètres plus loin, où la procuration provoque des sueurs froides : « Il nous faut consacrer en moyenne 5 à 15 minutes à chaque personne ». Et heureusement, ce jour-là, Erwan est en bonne place. « Je suis déjà venu il y a deux jours, mais j’ai renoncé. Jamais je n’aurais imaginé que la procuration attire à ce point ! »

1/La personne choisit un mandataire (une personne pour voter à sa place) qui n’est pas obligé de résider dans la même commune (il est nécessaire de connaître le numéro national d’électeur du mandataire inscrit sur sa carte d’électeur). Théoriquement, il est possible de s’y prendre jusqu’à la veille du scrutin. Mais cette année, il y a de fortes chances que cela soit trop tard compte tenu de l’affluence. La procuration peut être demandée pour un seul ou pour les deux tours.2/Elle établit sa procuration en ligne sur www.maprocuration.gouv.fr (on peut aussi faire valider un formulaire Cerfa papier dans un commissariat de police, une gendarmerie, le tribunal judiciaire de votre lieu de travail ou de résidence ou un consulat).3/Munie de sa pièce d’identité, elle va faire vérifier son identité au commissariat, à la gendarmerie ou à son consulat.4/Le jour du vote, le mandataire va voter pour la personne dans son bureau de vote.

Arnaud Vernet