À la barre du tribunal correctionnel de Brive (Corrèze), ce quadragénaire n’a pas pu expliquer pourquoi il a totalement vrillé un soir de mars 2024.
"Je n’ai toujours aucun souvenir et j’en suis malheureux." La voix déformée par des sanglots, ce gérant d’un commerce n’a pas cherché à minimiser les actes, commis lors d'une soirée, fin mars 2024, dans le centre de Brive.
Un moment festif qui a tourné au "déchaînement de violence", a tonné le ministère public ; une soirée arrosée, une réflexion mal encaissée dans un débit de boissons et tout est parti en vrille.
Totalement ingérable sous l'effet de l'alcoolDevenu totalement ingérable, le quadragénaire a giflé, puis frappé, sur la voie publique, sa compagne et une de ses amies, à coups de poing et de pied ; même régime pour un témoin qui a tenté de s’interposer.
Devant des policiers municipaux, qui se sont constitués partie civile, il a surréagi, faisant tomber l’un d’eux. Comme après sa garde à vue, le prévenu n'est pas parvenu à se souvenir de quoi que ce soit devant le tribunal, pour tenter de justifier cette série de violences en état d'ivresse manifeste.
C'est le black-out total : "J’ai vu les images de vidéosurveillance. Ce n’est pas moi. Dans la foulée, j’ai entamé un suivi psychologique". Ancien alcoolique, le quadragénaire a évoqué cette part sombre, "ce bouillonnement ", qui explose parfois d’un coup, avec un verre de trop.
"Peut-être un traumatisme de l’enfance, avance-t-il. Peut-être trop de temps passé au travail. Je mets un point d’honneur à réussir."
"La violence qu’il a donnée, il la prend dans la figure"La partie civile, représentant les policiers municipaux, n'a pas remis en cause la sincérité du prévenu et a accepté ses excuses. "Mais ce genre de comportement n’est pas acceptable", a plaidé l'avocat.
"La violence qu’il a donnée, il la prend dans la figure", a assuré la défense, prête à accepter une sanction "qui permette de suivre une prise en charge", alors que le ministère public a requis douze mois de prison, dont six avec sursis probatoire de deux ans. Le passé judiciaire du prévenu, plusieurs condamnations entre 2009 et 2018, n'ayant pas plaidé en sa faveur.
Au final, le prévenu a été condamné à huit mois de prison avec un sursis probatoire pendant deux ans, avec obligations de soins, de travail et d’indemnisation des victimes, ainsi qu'une interdiction de fréquenter un débit de boissons. Il devra aussi verser 1.830 euros de préjudice au profit des policiers municipaux.
Éric Porte
Autre condamnation. Une trentenaire, née à Limoges et habitant à Périgueux, a été condamnée à 105 heures de travaux d’intérêt général, à faire dans les 18 mois, pour avoir tenté de voler un vélo électrique, à Brive, le 3 mai 2024. Cette femme avait été mise en fuite par la propriétaire, alors qu’elle tentait de couper l’antivol. À la barre, la prévenue n’a pas reconnu explicitement cette tentative, mais a admis avoir volé "10 à 20 vélos", dans plusieurs villes, pour payer sa consommation de drogue (elle affirme ne plus en prendre aujourd’hui). Elle avait été condamnée pour les mêmes faits à Périgueux, en juillet 2022, et se trouve donc en état de récidive légale. Si elle n’exécute pas sa peine de TIG, elle devra alors faire quatre mois de prison.