Frédéric Huret, professeur au lycée hôtelier de Chamalières, a décroché le titre de Maître cuisinier de France. Une reconnaissance rare qu'il tient à partager avec ses équipes et avec ses élèves.
Frédéric Huret, professeur certifié "techniques de production" et directeur délégué aux formations technologiques et professionnelles au lycée hôtelier de Chamalières, ne cache pas sa fierté d'être l'un des rares enseignants, "peut-être le seul", à avoir décroché le titre de Maître cuisinier de France. Il a reçu cet honneur lors du congrès mondial des Maîtres cuisiniers de France qui s'est tenu dernièrement à Ajaccio.
Reconnaissance collective et personnelle"C'est autant une reconnaissance collective que personnelle, explique Frédéric Huret. Je tiens à y associer mes élèves. C'est une immense fierté. Quand on travaille dans un lycée hôtelier, il faut se battre deux fois plus pour avoir ce type de titre."
Cette reconnaissance vient saluer un parcours bien copieux. Originaire des Hauts-de-France, Frédéric Huret, 52 ans, a travaillé chez plusieurs chefs étoilés avant de reprendre les études et de devenir enseignant.
Frédéric Huret aux côtés de ses élèves du lycée de Chamalières (photo d'archives Franck Boileau).
Une démarche exigeantePour devenir Maître cuisinier de France, il s'est soumis à une démarche exigeante. D'abord, il a dû trouver deux parrains reconnus. Il s'est donc entouré de Guy Legay, Auvergnat qui a dirigé les cuisines du Ritz ou de Ledoyen à Paris, et de Laurent Jury, chef de la Belle Meunière à Royat. Ensuite, il a participé à une enquête avant d'obtenir un titre probatoire pendant deux mois. Il a donc désormais officiellement intégré le guide des Maîtres cuisiniers de France, ce qui l'oblige à respecter une charte et à conserver qualité et constance.
Arrivé dans la région en 1998, Frédéric Huret se sent aujourd'hui auvergnat : "Je me retrouve dans le caractère des habitants, à la fois bosseurs, un peu ours, mais sincères. Dès le départ, je me suis beaucoup impliqué dans la valorisation des produits locaux. Je n'ai pas attendu que les circuits courts deviennent à la mode. C'est mon état d'esprit depuis plus de 20 ans."
La technique au service du terroirLe chef, qui est également membre des Toques d'Auvergne, est attaché au terroir et à la technique : "Pour moi, la cuisine, c'est de partir d'un produit simple et de le valoriser par une technique. C'est plus difficile de faire rêver avec un topinambour qu'avec du foie gras. La cuisine, c'est comme une maison : il faut des fondations solides, des murs droits et seulement ensuite on peut être créatif. Je me méfie de la mode dans ce métier. C'est souvent du marketing. Il faut surtout conserver une grande capacité de remise en question."
Fabrice Mina