Dans moins d’une semaine, les urnes rendront un premier verdict. Dans cette campagne en accéléré, le président de la République a choisi ce dimanche de s’adresser aux Français à travers une lettre ouverte, où il explique les avoir entendus et leur demande de voter « en conscience » et « en responsabilité ».
Dissolution : « seul choix possible »Emmanuel Macron revient en introduction sur le choix de dissoudre l’Assemblée, expliquant avoir été contraint de mettre fin au « désordre » qui régnait à l’Assemblée et ne pas vouloir céder au « confort » en se contentant de changer de Premier ministre : « Cette dissolution était le seul choix possible à la fois pour prendre acte de votre vote aux élections européennes, pour répondre au désordre en place et au désordre plus grand à venir. » Il confie dans la foulée avoir conscience du trouble généré dans le pays et de la « colère tournée contre (lui). Je la comprends et je l’entends ».
Les trois options vues par le Président
Tentant d’invoquer la raison dans une campagne passionnelle face à un enjeu « sérieux », Emmanuel Macron sous-titre à sa manière les trois « propositions claires » qui s’offrent aux Français : l’« extrême droite » qui « divise la Nation » et « augmentera les impôts » pour tenir ses promesses ; celle de la « France insoumise et de ses alliés » qui « refuse la clarté sur la laïcité et l’antisémitisme » et « prétend répondre aux injustices de notre société par une augmentation massive des impôts pour tous, et pas seulement pour les plus riches ».
Et celle du « bloc central d’Ensemble pour la République ! », la « meilleure pour notre pays ». « Non seulement parce qu’elle protège les Français et prépare l’avenir. Mais parce qu’elle est la seule à pouvoir à coup sûr faire barrage à l’extrême droite comme à l’extrême gauche au second ». Un appel évident aux électeurs modérés éparpillés qu’il espère faire revenir à lui, en surfant sur la peur des extrêmes.
Pas de démission en vue
« J’ai entendu que vous vouliez que cela change », assure Emmanuel Macron, abordant en premier lieu « l’insécurité, l’impunité » : « Le gouvernement devra donc apporter des réponses beaucoup plus fortes et fermes », écrit-il. Il promet aussi des mesures de justice sociale et _ce n’est pas la première fois- une nouvelle manière de gouverner : « Je mesure le malaise démocratique ».
Enfin, Emmanuel Macron renouvelle sa confiance dans les Français :
« Analysez les programmes, décidez et allez voter. En conscience et en responsabilité »
Avant de leur assurer qu’ils peuvent lui faire confiance en retour... pour rester à leur « service ». « Vous pouvez me faire confiance pour agir jusqu’en mai 2027 comme votre Président, protecteur à chaque instant de notre République, de nos valeurs ». Une réponse adressée à ses adversaires, dont Marine Le Pen qui a demandé sa démission en cas de défaite aux législatives anticipées.
Florence Chédotal
