« Ce 5 juin au matin, un rat est entré dans mon appartement. J’ai crié. Il s’est mis dans les cartons. J’ai fermé la pièce et appelé le monsieur qui s’occupe de l’entretien de l’immeuble. Après son intervention, je pensais que je pouvais rouvrir les portes donnant sur ma terrasse et c’est là que j’ai vu un deuxième rat. J’ai eu juste le temps de refermer la porte. »
Il y a des rencontres dont on se serait bien passé. Isabelle, la cinquantaine, vit dans un appartement du rez-de-jardin, à l’arrière du bâtiment Camus, l’une des constructions entourant la place des Arcades à Rivet.
Attirés par les déchets La présence des rats dans le quartier de Rivet a nécessité l'intervention d'une société spéécialisée.« J’ai un bébé chien et je suis très inquiète pour lui. Je n’ouvre plus, je ne peux plus aller dehors » constate Isabelle. Sur sa terrasse, elle a essayé d’installer des cartons et des objets pour bloquer le passage possible de rongeurs, mais sa « barrière » faite de bric et de broc n’est pas très efficace. « De toutes les manières, ça ne sert à rien. »
Encore fébrile, elle nous montre des trous et des galeries de rats dans une dizaine de mètres autour de son appartement. « J’ai tellement eu peur que j’ai loué un mobile-home à une heure d’ici, dans un camping à Marcillac-la-Croisille. »Rencontré sur la place des Arcades, Jean-Louis analyse : « depuis que les conteneurs sont enterrés, il y a moins de souci, sauf qu’il a toujours des gens qui mettent leurs sacs-poubelles à côté et jettent des détritus par la fenêtre. »
Des boîtes noires installéesSur la terrasse du bar, Christine relativise. « Ce n’est pas la première fois. Parfois, on voit même les rats se balader sur la place. Il y a quelques mois, mes enfants et leurs copains jouaient avec un rat. Je suis vite allée leur dire d’arrêter. Derrière les bâtiments, il y a pas mal de galeries. Les rats, on les chasse d’un endroit et ils vont plus loin. »
Suite au signalement de la résidente, plusieurs boîtes noires ont été installées sur place. À quoi servent-elles ? Le directeur de Brive Habitat, organisme qui gère 3.500 logements sociaux, Pierre Guicharnaud, explique : « Nous avons un contrat avec la société Sapien spécialisée dans la dératisation et la désourisation. Lorsqu’on nous signale un problème, la société se déplace et juge s’il s’agit d’une présence ou d’une infestation. Si c’est une présence, on peut poser des pièges pour les attraper. S’il s’agit d’une infestation, on fait un traitement choc, on installe des boîtes avec un produit toxique, un anticoagulant, qu’on utilise vraiment avec parcimonie. Les règles de protection de l’environnement sont très strictes. On ne peut laisser ces appâts à l’intérieur des boîtes que pendant 35 jours. Par ailleurs, s’il y a des trous dans les logements, on les fait boucher pour que les nuisibles ne pénètrent plus. »Des boîtes avec des appâts contenant un produit toxique, ont été installées par la société Sapien. Le directeur de Brive Habitat conclut : « Je vous mentirais si je vous disais qu’on va éradiquer les rats. Mais, on en limite la surpopulation. »
Portrait-robot d’un rat d'égouts. Un rat mesure entre 20 et 30 cm. Il mange 10 % de son poids par jour. Sa prolifération peut être très rapide, car selon le site Doctissimo, une femelle peut faire six portées par an, avec une moyenne de dix petits. Les rongeurs peuvent représenter un risque pour la santé. Par leurs excréments, leur urine ou des morsures, ils peuvent transmettre des maladies. Les rats peuvent également causer des dommages aux bâtiments, aux systèmes électriques et au stockage de la nourriture. Dans les grandes mégalopoles, on considère qu’il y a entre 1,5 et 3 rats par habitant, comme à Paris où leur nombre est estimé entre 3 et 6 millions.
Dragan Perovic