Alors que le terrain du Parc d’activités sud Auvergne se prépare à voir émerger l’usine du groupe Thébault spécialisée dans le lamibois, les embauches débutent.
Depuis fin mars, le terrain dévolu au groupe Thébault, leader français du contreplaqué, sur le Parc d’activités sud Auvergne, à Lempdes-sur-Allagnon, fait l’objet d’un ballet incessant d’engins de chantier. Et le terrassement des 15 hectares du projet de vaste usine de production de LVL ou lamibois (voir par ailleurs) s’achève. " Là, on attaque l’installation des réseaux", détaille Mathieu Robert, directeur général LVL du groupe Thébault.
Les fondations seront posées dans le courant de l’été. Et début août devraient être installés les premiers poteaux. On va essayer d’avancer le plus vite possible pour être le plus rapidement hors d’eau. Au moins sur le premier bâtiment, qui accueillera des machines. Le dernier à être bâti sera celui des bureaux, à proximité du rond-point de la RN 102.
L’idée étant que le site, qui comptera 25.000 m2 couverts, commence à fonctionner à l’été 2025. " On est, avec le LVL (matériau en placage stratifié de bois, NDLR), sur un produit qui met du temps à être certifié. On en vendra avant, mais on devrait obtenir le marquage CE pour début 2026. "
Principalement destiné à la construction (plancher, murs, charpentes…), mais pouvant avoir d’autres utilisations (dans des portes coupe-feu, des canapés…), le LVL (ou lamibois), matériau en placage stratifié de bois, tire son avantage de sa légèreté et sa résistance. Né aux États-Unis, il a été importé en Europe dans les années 1980 par des fabricants nordiques.
Présent vendredi 14 juin à la pépinière d’entreprises de Cohade, Mathieu Robert était venu lancer, aux côtés de responsables de l’antenne brivadoise de France Travail et d’élus du Sydec Allier Allagnon, créateur du Parc d’activités, la phase de recrutement. " Thébault est le leader français du contreplaqué, expliquait-il. Quand certaines entreprises sont spécialisées dans le sciage, nous, c’est le déroulage (schématiquement, passer une grume dans un taille-crayon géant, pour obtenir des rubans de bois, NDLR). C’est une entreprise familiale de 100 millions d’€ de chiffre d’affaires pour cinq sites de production, dont quatre en France. Celui de Lempdes-sur-Allagnon sera le sixième. Pour le contreplaqué, nous travaillons trois grandes essences : le pin maritime, l’okoumé (essence du Gabon) et le peuplier."
Avec cette unité auvergnate, nous allons travailler le sapin pectiné. Thébault maîtrise le déroulage depuis 70 ans. Et quand on fait du contreplaqué, la suite logique, c’est le LVL ou lamibois.
Un job dating fin juin pour une dizaine de postesLe premier bâtiment à sortir de terre sera celui appelé à contenir le dérouleur. " Les premières machines arrivent en octobre. " À cette date, l’entreprise aura donc besoin de sa future équipe de maintenance. D’où le lancement, dès ce mois de juin, de la première phase de recrutement, pour une petite dizaine de postes sur les 85 attendus. " Elle cible des profils précis en maintenance industrielle : chef d’équipe, mécanicien, technicien automaticien et électromécanicien, explique Elisabett Da Silva, conseillère entreprise à France Travail Brioude. Plusieurs offres sont déjà en ligne. Les candidats peuvent postuler sur notre site, envoyer un mail ou passer à l’agence. " Tous seront ensuite reroutés vers un job dating prévu les 28 (après-midi) et 29 juin (matin) en mairie de Lempdes-sur-Allagnon.
" Il y aura une première partie dédiée à la présentation de l’entreprise et des métiers, détaille Christelle Tixidre, responsable d’équipe à France Travail Brioude. Puis une partie entretien de recrutement. "
Ce job dating est aussi ouvert aux personnes non inscrites à France Travail. Mais la participation se fait sur inscription.
Un début de fonctionnement prévu à l’été 2025D’autres vagues d’embauches suivront. " Dans l’été, nous lancerons le recrutement de caristes. Il nous en faudra dès cet automne pour installer les machines. Puis, au printemps 2025, il y aura une autre vague. Notre objectif, c’est de faire tourner la dérouleuse à l’été 2025. Et on veut prendre des gens d’ici, insiste Mathieu Robert. On travaille sur le projet de formation avant l’embauche pour les gens qui seront en production. Et il y a un travail qui va se faire auprès des lycées… Le gros de notre main-d’œuvre, ce sera pour la production (opérateur de ligne, conducteur de ligne…). Et nous aurons aussi des personnes en charge de l’administratif et des commerciaux. "
Un investissement de 100 millions d'€" Il n’y a que cinq sites de production de LVL en Europe. Lempdes-sur-Allagnon accueillera le premier de France et d’Europe de l’Ouest, explique Mathieu Robert. Et la raison de cette implantation, c’est la grosse ressource en sapin pectiné disponible à proximité. Une essence peu appréciée des scieurs, car difficile à sécher. Déroulé, cela fait 3 mm d’épaisseur, donc le séchage n’est plus un problème. Nous installer ici, au cœur du massif, nous permet de réaffirmer notre volonté d’avoir un bois d’origine française. " L’usine " aura une capacité de production de 70.000 m3 de lamibois, alors que le marché français est de 15.000 à 20.000 m3. " C’est un autre intérêt de cet investissement de 100 millions d’€ à Lempdes-sur-Allagnon : " Ce sera un hub logistique avec un rayonnement parfait ", pour une entreprise internationale.
Pierre Hébrard
