Traditionnelle balade dominicale pour les uns, moyen de remplir son portefeuille pour les autres, et pour tous, un moment convivial : les vide-greniers sont de retour autour d’Issoire (Puy-de-dôme).
Le moment est venu. Les enfants ont grandi ; un déménagement est prévu ; un parent est décédé. Bref, il faut faire de la place, vider les armoires, se débarrasser de toutes ces babioles qui prennent la poussière chez soi. Alors, plutôt que de jeter, ou avant de donner, nombreux sont ceux qui tentent de tirer quelques pièces de monnaie des objets qui ont accompagné leur quotidien, et qui désormais, n’ont plus d’utilité.
Certains espèrent même leur découvrir une valeur pécuniaire insoupçonnée ; par exemple en scannant, avec leur téléphone, des célèbres cartes de collection pour connaître leur prix sur le marché… Parmi les nombreux bibelots éparpillés sur les stands des vide-greniers, se cachent peut-être des trésors.
Une petite figurine en forme de lapin a trouvé sa place chez un collectionneur. Photo Elora Mazzini
Réveil très matinalLe parking du Coq Hardi, à Issoire, est plutôt animé, pour un dimanche matin. Ils sont une trentaine de vendeurs à s’être levé aux aurores, et à avoir soigneusement disposé leur marchandise sur des tables dépliantes. "Le réveil à 6 heures, ça pique un peu !", avoue Fanny, venue vendre avec ses copines Marie-Line et Nadine. Mais, chacun le sait ; mieux vaut être en place le plus tôt possible.
Car dès l’ouverture, les yeux vifs des brocanteurs professionnels et autres collectionneurs scrutent déjà les cartons, à peine sortis des voitures. "On a eu des gens dès 6 h 30, qui cherchaient des pin’s et des objets militaires", s’étonne Nadine.
Dans une autre allée, Corinne confirme. Elle est aussi arrivée dès les premières lueurs du jour avec ses enfants et petits-enfants pour écouler les affaires des grands-parents décédés, avant de pouvoir vendre leur maison.
Dès 7 heures, c’est le moment où ça a le mieux fonctionné. J’ai vendu une collection de cartes postales à 30 €, illustre-t-elle. Après, à partir de 9 heures, ce sont plutôt des familles, qui cherchent de la vaisselle, des affaires pour la maison ou pour les enfants.
Justement, les jouets et vêtements destinés aux plus jeunes, les vide-greniers en regorgent. Des articles bien souvent cédés à petits prix. Une manière de faire le bonheur des uns, lorsqu’ils deviennent trop petits pour les autres.
Emmitouflée dans sa veste, Émilie fait partie des parents qui "essayent de faire de la place pour remplir à nouveau les placards", comme elle le reconnaît avec un grand sourire. Pour sa première brocante, la jeune maman espérait davantage de soleil et de monde. Mais qu’à cela ne tienne : elle a tout de même réussi à vendre quelques articles ainsi que l’ancien vélo de ses deux enfants, Manon et Gilles. Ouf ! La matinée n’est pas perdue.
Passer un bon momentLe ciel gris, en tout cas, n’entache pas la bonne humeur de Fanny, Marie-Line et Nadine. Et sous leur barnum, la musique donne le ton. "À défaut de vendre beaucoup, on passe de bons moments !" s’amuse Nadine.
Fanny, Marie-Line et Nadine sont venues entre copines. Photo Elora Mazzini
Sur le stand des trois amies, ce sont surtout les vêtements pour enfants et les jouets sous licence, qui ont la cote. "Harry Potter, Pokémon, Lego, ce genre de marques part bien", constatent-elles. À l’issue de la journée, les mères de famille espèrent bien pouvoir s’offrir un petit plaisir avec le bénéfice de leurs ventes.
Luna, quelques mètres plus loin, a un objectif plus ambitieux. "Je vends mes anciens vêtements pour financer mon permis de conduire", sourit la jeune fille. Une bonne manière de se faire un peu d’argent, tout en évitant à ses vieilles affaires de prendre la direction de la poubelle.
Elora Mazzini