Chaque année, quelque 200.000 personnes – touristes ou locaux ; amoureux d’art contemporain ou de randonnées, ou les deux – découvrent, au gré de balades, des œuvres d’art contemporain installées dans le massif du Sancy.Ecrin torique, d'Alexia Defluff et Clement Doyen, à Saint-Victor-la-Riviere.
Pour cette 18e édition, qui ouvre ce samedi et va durer tout l’été jusqu’au 15 septembre, les accès sont plus faciles que les années précédentes, précise Justine Oulié, responsable événementiel, permettant ainsi à un plus grand nombre de découvrir ces installations perdues dans la nature, dans un bois, sur un puy, sur une cascade… Les durées vont d’un accès direct à 1 h 45 de marche.
Horizons « Arts-Nature » en Sancy, ce sont dix œuvres d’art contemporain choisies parmi 175 projets venus de 20 pays différents. L’œuvre doit être de préférence monumentale, proportionnée au paysage, en lien avec le respect de l’environnement, adaptée au site.
La pucelle de la Dent du MaraisLa Jeune femme et la mer, travail de Charles Herrou sur le lac Chambon, en est un bon exemple : l’abri blanc posé sur l’eau symbolise le refuge de la pucelle de la Dent du Marais, héroïne d’un conte qui dit que, pour échapper aux avances du seigneur, la belle et vertueuse jeune femme se serait jetée dans le vide. L’installation est là pour la protéger, comme toutes autres personnes persécutées, poursuivies, apeurées.
Une drosera protectriceCette idée de refuge se retrouve, aussi, dans la Drosera de Lika Guillemot, sur le suc du Teirilloux, au Vernet-Sainte-Marguerite (lieu-dit Saignes). La plante carnivore, ici, protège les espèces ; munie de réceptacles, elle recueille l’eau de pluie pour les abreuver…
L’œuvre offre, de surcroît, un magnifique panorama, à l’instar de L’Éclosion tellurique, de Djulia Fernandez. Cette étudiante au lycée Godefroy-de-Bouillon, à Clermont-Ferrand, a été sélectionnée dans la catégorie « jeunes talents ». Au pied de la Banne d’Ordanche, sur le site de la Redonde, à Murat-le-Quaire, son installation immersive, composée de plus d’une tonne de pouzzolane, offre une vue exceptionnelle sur le puy de Sancy et le village en contrebas.
La Cheminée des féesHorizon « Arts-Nature » en Sancy, c’est aussi l’occasion de découvrir la beauté des lieux, comme la Cheminée des fées, à Cotteuges, sur la commune de Saint-Diéry. Ici, Muro Atelier, un collectif franco-portugais, a installé Green washing, sorte de machine faite de rouleaux composés de rubans multicolores montés sur des roues de bicyclettes. Tout est recyclé.L’équipe fait partie des artistes étrangers, avec l’Indienne Shilpa Joglekar. Cette céramiste de métier a créé Blossom Gateway, porte faite de branches tressées à côté du pont gallo-romain de Valbeleix. Un coin paisible sur la couze. L’œuvre est au bord de la route.
En prise avec l’actualité, faisant référence aux réfugiés de guerres ou de catastrophes climatiques, En faire une montagne, de Juliette Miséréré, est un monticule de maisons de poupées symbolisant « les moments doux de notre enfance ». À la nuit tombée, les fenêtres s’illuminent, comme si les lieux étaient habités.
Pique-nique avec Supreme Legacy. Un grand pique-nique artistique et musical est organisé le 11 juillet sur le site du parc des Léchades, au Mont-Dore, avec le groupe de break-dance Supreme Legacy. Apéro-concert puis pique-nique tiré du sac.
Égliseneuve-d’Entraigues aussi, les filins de la cascade s’éclairent au crépuscule, comme l’œuvre du lac Chambon. Pour découvrir le Sancy et ces installations nature à tout moment de la journée, et de la soirée.
Véronique Lacoste-Metteyveronique.mettey@centrefrance.com