Les ouvriers et ouvrières de cette entreprise de Saint-Georges-de-Mons n’ont plus d’espoir : la Manufacture des Lumières, à Saint-Georges-de-Mons, va fermer, entraînant la disparition de 102 emplois.
Le dernier espoir s’est éteint. L’issue de l’audience du tribunal de commerce de Clermont-Ferrand ne fait aucun doute, même si la décision ne sera formellement rendue que jeudi prochain : la Manufacture des Lumières, à Saint-Georges-de-Mons, n’échappera pas à la liquidation judiciaire. Aucun candidat à la reprise n’a été jusqu’au bout de la démarche.
Depuis mardi matin, ouvriers et ouvrières ont arrêté de travailler. Mais ils sont encore présents sur le site. Ils y sont obligés. Comme ils l’avaient fait trois ans auparavant, lorsque l’usine Dietal avait connu ces mêmes difficultés avant de devenir Manufacture des Lumières, ils ont redécoré les grilles de l’entreprise. Là des cercueils découpés dans des plaques de métal, ici des panonceaux portant le prénom de chacun des ouvriers et ouvrières.Dépités, ils se demandent encore comment leur entreprise, fondée en 1979, a pu en arriver là, à ce point final si brutal.
« On subit les mauvais choix stratégiques de la direction. On n’est pas responsables. Et on subit. »
Si l’avenir de la Manufacture des Lumières semble scellé, le leur n’est qu’un point d’interrogation. « On a plus de trente ans de boîte, pour la plupart (*). A reclasser, ça va pas être évident », anticipe une ouvrière aux cheveux blancs.
Dans l’indifférenceOutre le dépit de la perte de leur emploi, les salariés ont l’impression de faire naufrage dans l’indifférence générale. « On n’a pas fait parler de nous, parce qu’on ne voulait pas effrayer de potentiels repreneurs », explique une ouvrière qui se dit « dégoûtée et en colère ». « On a le sentiment d’avoir été abandonnée par la direction, par les actionnaires, par les politiques », déplore une autre. « On n’a vu personne depuis le 27 février (début de la procédure, avec le placement de l’entreprise en redressement judiciaire, NDLR) », regrette Fabrice Vacher, délégué syndical CGT.
Alors, pour ne pas disparaître sans avoir lancé un dernier cri, les salariés et la CGT organisent un rassemblement devant l’entreprise. Ils invitent les responsables des partis politiques à donner « leur point de vue sur la désindustrialisation dans les Combrailles.
Jean-Baptiste Ledys