Nombreux sont les Tullistes à avoir de bons souvenirs au Central, cette institution rue Jean-Jaurès, tenue par le couple Poumier. Mercredi 5 juin, « madame Yvette », 92 ans, a rejoint « monsieur Jean ».
Yvette Poumier est allée retrouver son « Jeannot » qui l’avait devancée en 2018. La restauratrice de l’ancien Central, l’institution tulliste de la rue Jean-Jaurès, qui a fermé ses portes en 2014, est décédée le 5 juin. Née Brice, elle avait 92 ans. Le sens de l’accueil du couple, toujours souriant, lui assurait une clientèle fidèle parmi lesquels deux présidents de la République, Jacques Chirac mais aussi François Hollande, qui aimaient les plaisirs de leur table.La grande dame « aux cheveux bleus » était connue de tous.
"C'était madame Yvette"Son mari « monsieur Jean » l’appelait « Vivi ». « Mais pour nous, les employés, c’était madame Yvette », souligne Stéphane Magnaud qui a été serveur au Central pendant 11 ans. Il se rappelle d’une grande professionnelle, « toujours souriante, joviale, accueillante, commerçante. Je ne l’ai jamais vue en colère ».La vie d’Yvette Poumier était bien réglée. « C’était la première en activité le matin au Central, se souvient le serveur. Quand j’arrivais à 7 h 45, elle était déjà au repassage puis elle servait le petit-déjeuner à son “Jeannot”. À l’arrivée des employés et des apprentis, elle s’occupait d’eux pour la mise en place de la salle ».
Ses polkas étaient réputéesMais « madame Yvette » était aussi une excellente pâtissière réputée pour ses polkas et sa tarte aux pommes, « ses deux desserts phare ». « À 82 ans, elle était encore à quatre pattes dans les escaliers à faire le ménage », se remémore Stéphane Magnaud.Puis, à 11 h 30, elle allait se préparer pour le service du midi. Elle était dévouée à ses clients et à son mari qu’elle servait à 14 h 30. Elle, elle mangeait avant, « toujours vite fait, sur le pouce ».
Tulle a dit adieu à Monsieur Jean (mai 2018)
À 17 heures, place à l’immuable promenade en ville avec Monsieur Jean et leur chien. Stéphane Magnaud ne manque pas d’anecdotes. « Je me souviens, quand quelqu’un se plaignait, elle disait “serrez les fesses garçon !” C’était rigolo. Elle, ne se plaignait jamais ».Fille de déporté du 9 juin, Yvette Poumier s’est éteinte quelques jours avant le 80e anniversaire des évènements.Ses obsèques religieuses seront célébrées le lundi 10 juin à 10 heures à l’église Saint-Jean suivies de l’inhumation au cimetière de Saint-Martial-de-Gimel. La Montagne présente ses condoléances à sa famille et ses proches.