Les syndicats CGT et SUD appelaient à la grève, jeudi, à la plateforme industrielle du courrier de Lempdes où quelque 140 emplois sont sont menacés.
Des facteurs, des agents du centre de tri, des agents de la maintenance étaient en grève hier et mobilisés devant la plateforme industrielle du courrier (PIC) de Lempdes (Puy-de-Dôme). Il y a 3 mois, la direction de la Poste (*) leur annonçait la « transformation » de la PIC « sans licenciements, ni impact sur le service rendu aux clients, six jours sur sept » ; mais pour les syndicats Sud et CGT, « il s’agit d’une fermeture qui ne dit pas son nom ». « Notre travail ne disparaît pas, il part ailleurs. »
Une nouvelle organisationLa PIC de Lempdes trie et organise les tournées des facteurs pour l’Auvergne, la Corrèze et la Creuse. D’ici à fin 2025, elle ne triera plus que le courrier destiné aux entreprises et servira de hub pour les camions qui transporteront le courrier de la Creuse et de la Corrèze à la PIC de Bordeaux, celui de l’Allier et du Puy-de-Dôme à la PIC de Saint-Priest, près de Lyon, et celui du Cantal et de la Haute-Loire à la PIC de Montpellier avant de revenir par camions dans les départements de destination.
Quels reclassements ?« Cette nouvelle organisation est un désastre pour l’emploi, pour l’aménagement du territoire et pour l’écologie, mais aussi pour le service public qui s’en trouvera encore affaibli avec, pour certains, la distribution du courrier et du journal l’après-midi?! » Pour les syndicats, « 140 emplois sont menacés, car les perspectives de reclassement promises par La Poste sont illusoires et les contrats des 40 à 60 intérimaires ne seront pas reconduits. On nous dit qu’on peut suivre nos emplois, mais c’est impossible avec nos salaires. Quant à reprendre les tournées de facteur, beaucoup ne le peuvent plus. Avec une moyenne d’âge de 50 ans, beaucoup d’entre nous sont cassés ».
Soutien à gaucheHier, les postiers ont reçu le soutien de la députée LFI, Marianne Maximi, et plus tard d’André Chassaigne (Christine Pires-Beaune étant retenue à Paris). « Vous pouvez compter sur les députés de gauche pour relayer cette lutte », leur a-t-elle dit. Pierre Miquel, responsable PCF du Puy-de-Dôme, les a invités « à embarquer les usagers dans leur combat et à ne pas se tromper de bulletin dimanche, car ces décisions libérales sont aussi le fruit de politiques européennes ». (*) La Poste a distribué 18 milliards de lettres en France en 2008, 6 milliards en 2023 et table sur moins de 3 milliards en 2030. La Poste n'a pas souhaité faire d'autres commentaires. Selon les syndicats, La Poste aurait perdu 56.000 emplois en dix ans, passant de 226.000 à 170.000 salariés.
Géraldine Messina