Le gouvernement lancera mercredi 15 mai une concertation avec les syndicats, le patronat et les associations au sujet du congé de naissance, qui doit remplacer le congé parental, a annoncé la ministre déléguée chargée des familles, Sarah El Haïry, dans un entretien de La Tribune dimanche paru dimanche 12 mai.
Évoqué par Emmanuel Macron mi-janvier 2024, puis dans le magazine Elle cette semaine, les contours de ce futur congé se précisent : "trois mois pour les mères, trois mois pour les pères, cumulables durant la première année de l'enfant, et indemnisé à hauteur de 50% du salaire jusqu'au plafond de la Sécurité sociale", soit 1.900 euros. L'objectif, expliquait le président, serait une entrée en vigueur en août 2025.
"Un investissement pour le pays""Aujourd'hui, le congé parental donne droit à un forfait mensuel de 448 euros. C'est trop peu. Sa durée est longue. Cela éloigne les femmes, souvent les plus précaires, de l'emploi", a expliqué Sarah El Haïry à la Tribune dimanche. Peu de gens y ont recours, d'où "la nécessité" d'une réforme. Ce congé de naissance sera cumulable avec les congés maternité (16 semaines pour les 1er et 2e enfants, 26 semaines à partir du 3e) et paternité (25 jours calendaires).
Ce dispositif, que la ministre estime être un "investissement pour le pays, pour la natalité et pour le plein-emploi" rentrera dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025. "Les couples voudraient en moyenne avoir entre deux et trois enfants, or ils en ont entre un et deux", explique-t-elle. "Nous devons aider les Français à vivre leur vie".
L'Unaf (Union nationale des associations familiales) s'était félicitée des propos de Macron, car, selon elle, "l'écart se creuse entre le désir (d'enfants) et la réalisation : 2,27 enfants désirés contre une fécondité en forte baisse à 1,68". "C'est un bon point de départ pour que les jeunes parents soient vraiment accompagnés pendant la première année de leur enfant", salue-t-elle. Le Syndicat de la Famille a quant à lui déploré la "quasi-disparition du congé parental", qui réduirait considérablement, passant de trois ans à deux fois trois mois. Pour lui, le projet du président de la République nécessite une révision, car il n'est pas en accord avec "les objectifs de natalité d'Emmanuel Macron et l'état des finances publiques".
