Élisa a trouvé des « super chaussures presque neuves ». Liséa « un jean qui vaut plus de 30 euros », lui aussi quasiment neuf. Les deux copines, élèves en Terminale à Bourdan, sont ravies de leurs trouvailles. Ici, tout est gratuit. « C’est le principe, explique Léa, éco-lycéenne de 17 ans. Les gens donnent gratuitement. Après, ça permet à des personnes qui sont parfois dans le besoin d’avoir des vêtements gratuitement. »
En plus de la vocation solidaire, la friperie du lycée Bourdan est écologique. Elle prolonge la durée de vie des habits. « Ça évite de jeter, ça permet de recycler les vêtements », ajoute Léa.
Une friperie ouverte aux élèves et au personnelLa friperie est ouverte uniquement aux élèves et au personnel de l’établissement. Elle est organisée deux fois par an par le club développement durable. La collecte des vêtements de printemps-été a eu lieu à la fin du mois de mars. Les lycéens et les professeurs pouvaient déposer leurs dons dans la salle de SVT. Près de vingt cartons ont été remplis.
Les éco-lycéens ont ensuite tout trié. Ils ont eu du travail entre les pantalons, les chaussures, les bijoux, les ceintures… Mais cette initiative les enthousiasme. « On monte un projet tous ensemble, sourit Léa. Et ça marche bien : beaucoup de personnes ont amené des vêtements et il y a beaucoup de choses qui partent. » « Ça anime nos pauses, complète sa camarade Charlotte, elle aussi âgée de 17 ans. On se sent plus impliqués dans le lycée. On fait plein de choses avec les profs. Ils sont ouverts à beaucoup de propositions. »
Accessible en libre-serviceLa friperie a fonctionné pendant quinze jours : une semaine avant les vacances de printemps et cette semaine. Installée dans la salle P2 (une salle de permanence peu utilisée), elle est accessible en libre-service. Le principe est maintenant bien rodé. « Ça fait au moins trois ans que ça existe, notent les éco-lycéennes. Nous essayons de nous améliorer. Nous avons changé de salle. Nous avons aussi mis des portants pour suspendre les affaires. »Visite des collégiens de Marouzeau à la friperie.
Il y a un coin avec les articles de sport, un autre avec les jeans, puis les tee-shirts, les chaussures, les vêtements de bébé… C’est parfois un peu le bazar. « Chaque jour, on repasse en fin de journée pour trier », précisent les Terminales. Il n’y a pas de limite dans le nombre d’article que l’on peut prendre.
À la fin de la semaine, une partie des vêtements qui n’ont pas trouvé preneur seront gardés pour la prochaine friperie. Le reste sera donné à des associations caritatives.
L’initiative du lycée Bourdan pourrait bien faire des émules. Les « éco-délégués » du club E3D (*) du collège Marouzeau sont venus visiter la friperie mardi. « Nous sommes là pour mutualiser, échanger, indique Romain Valadour, enseignant et référent E3D à Marouzeau. Toutes les bonnes idées sont à prendre. Nous réfléchissons à mettre en place une friperie au collège, peut-être l’an prochain. »
28 éco-lycéens très engagésLes lycéens ont aussi montré leur poulailler, les arbres fruitiers, les composteurs et la boîte à livres. Autant d’actions lancées par le club développement durable. Ils sont 28 élèves, essentiellement des Terminales, à s’investir quotidiennement dans la fonction d’éco-lycéen.Le poulailler du lycée Bourdan
« Les élèves sont toujours motivés, toujours volontaires, se réjouit Marc Devèze, professeur de SVT et référent développement durable au lycée Bourdan. Ils ont beaucoup d’idées. » Le prochain événement sera une après-midi ramassage des déchets dans la forêt de Grancher le 28 mai. Les éco-lycéens seront accompagnés par des collégiens de Marouzeau, ainsi que par le conseil municipal des enfants et des membres des conseils de quartier.
Un autre projet est en cours de réflexion : un voyage Erasmus en Croatie afin d’aller visiter un lycée engagé dans une démarche de développement durable.
(*) E3D : Établissement en démarche globale de développement durable.
InfoplusGrâce à l’investissement des élèves, de Marc Devèze et de sa prédécesseure Lucie Jallais, le lycée Bourdan fait aujourd’hui figure de pilote en matière de développement durable. Il est d’ailleurs labellisé E3D niveau 3, ce qui lui permet d’obtenir des financements de l’Éducation nationale et la Région pour poursuivre ses actions.
Catherine Perrot
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