Le 11 avril est paru son huitième livre. « Mais je suis en train d’écrire le douzième là. » Les numéros 9, 10 et 11 étant déjà signés et programmés chez son éditeur, De Borée. Boulimique d’écriture Alain Léonard. Et depuis toujours. « À l’école, quand on me demandait deux pages, j’en faisais quinze. Quand j’étais en mission à l’étranger, j’écrivais des lettres fleuves à ma femme. »
L'écriture plutôt que les cachetsL’écriture, toujours présente. Elle était là en Corse où il a grandi en suivant son père gendarme. Elle était là quand il est devenu soldat, sur les pires théâtres d’opérations. Le Tchad, La République centrafricaine, l’ex-Yougousolavie… « Quand je suis rentré du Kosovo, je n’étais pas bien. » Euphémisme pour parler de syndromes post-traumatiques.
Au lieu de prendre des cachets, je prends une feuille et j’écris mon premier roman.
Un roman qui restera seize ans dans son tiroir. Pendant ce temps, Alain devient infirmier psychiatrique à Sainte-Marie à Clermont. Poste qu’il quittera à la fin de l’année, pour devenir jeune retraité à 60 ans, après deux décennies dans l’armée et deux dans la santé.
Un frère milicien, un frère résistantEt ce tapuscrit ? Un coup du sort. Une rencontre avec un écrivain qui demande à le lire et qui l’envoie aux maisons d’édition sans lui en parler. Le téléphone d’Alain sonne : « Dans mon bureau demain, nous signons le contrat. »
C’est devenu une addiction. Je ne peux pas passer une journée sans écrire.
Et comme à l’école, le petit Alain se passionnait pour « le français et l’histoire », il continue d’écrire et de se plonger dans le passé. La Révolution, l’armée napoléonienne, la Belle époque, la Première Guerre mondiale… Et la Seconde dans son dernier livre. On y suit deux frères. L’un deviendra résistant, l’autre entrera dans la milice. « Tout le monde dit : “Moi, à l’époque, j’aurais été résistant.” Mais on ne peut pas savoir. » Et c’est un homme qui a eu cent vies déjà qui le dit.
Livre. Puis sont venus les jours sombres, éd. De Borée, 20,40 €
Simon Antony
