Quel est l’état de l’air que nous respirons à Clermont-Ferrand ? Lise Missiaen, correspondante territoriale en Auvergne à l’Atmo, expert de référence sur l’air, confirme une amélioration de sa qualité. Mais le travail n’est pas fini.
La métropole clermontoise note une "amélioration globale de la qualité de l’air". Qu’en pensez-vous ?
"Au niveau des mesures de nos différentes stations, il y a bien une amélioration significative et une baisse de certains polluants. En particulier, le dioxyde d’azote (NO2), gaz le plus représentatif au niveau du trafic routier."
À quoi est due cette amélioration ?
"Notamment aux politiques publiques mises en place, en particulier le PPA (plan de protection de l’atmosphère), qui définit les mesures et objectifs pour ramener les concentrations de polluants atmosphériques aux valeurs réglementaires. C’est une grande liste d’actions menées par la SMTC, la Dreal, l’Ademe, le Valtom, etc.
La mise en place de la zone ZFE (zone à faible émission) pèse aussi dans la balance. À l’heure actuelle, elle interdit la circulation aux véhicules utilitaires et camions sans classement Crit’Air dans le centre de la ville."
Le dioxyde d'azote (NO2) est le gaz le plus représentatif au niveau du trafic routier. Photo d'illustration Thierry Lindauer
Pour autant, peut-on dire que nous respirons mieux ?
"Oui et non, car il existe d’autres polluants (PM 10 et PM 2.5), qui sont des particules fines émises par le chauffage résidentiel, les transports ou les chantiers. Globalement, nous avons bien baissé les concentrations, mais nous sommes parfois au-dessus des seuils annuels recommandés par l’OMS (15 µg/m³ pour le PM 2.5, par exemple).
Il y a aussi un autre polluant, l’ozone (O3). À l’inverse des PM 10 et 2.5, dont on connaît les sources d’émissions, l’ozone est directement créé dans l’atmosphère. Ce n’est pas une chimie simple."
Que faut-il alors faire pour ne pas inverser la courbe ?
"Il y a du travail à faire notamment sur les mobilités. Sur la métropole, l’exemple le plus significatif est le projet InspiRe, qui veut changer la façon dont on peut se déplacer au quotidien dans Clermont. En privilégiant les modes doux (vélo, trottinettes, à pied…) ou les transports en commun."
Et à l'avenir, comment sera l'air ?
"L’homme fait toujours de nouvelles activités et nous ne sommes pas toujours conscients des effets qu’elles ont sur la santé. À l’Atmo, nous faisons toujours une veille sur les nouveaux polluants qui pourraient poser problème dans le futur. Peut-être que dans quelques années, on parlera de pollution de l’air avec des microplastiques ?"
Propos recueillis par Adrien Fillon
