Recel de vol, usage de stupéfiants, menaces, violences contre les gendarmes, conduite sous stups avec un permis non conforme… Jugé en comparution immédiate, le prévenu avait cumulé les délits dans le Puy-de-Dôme.
Tout est parti d’une histoire de scooter volé. Le 23 mars dernier, le deux-roues est repéré par les gendarmes du côté de Champeix. Au guidon, le prévenu, âgé de 35 ans. Arrêté, il déclare que c’est un copain qui lui a prêté car il était "en galère". Ledit ami lui aurait également « prêté » tout l’équipement nécessaire à la conduite d’un scooter."J’étais en galère, confirme le prévenu. C’est lui (son ami) qui m’a proposé. Y avait pas les fils qui pendaient, pour moi c’était normal, j’étais pas au courant qu’il était volé. Je devais lui rendre quelques jours après."Ce jour-là, l’interpellation est houleuse. Le prévenu, agité, se montre violent dans le véhicule de fonction. Mais profère également des menaces. "J’ai peut-être mal parlé… Je l’ai peut-être insulté. Je lui ai dit que c’était un c… Mais y a pas eu de violence de ma part contrairement à ce qu’il dit (le gendarme)."La menace de "contrat" sur la tête du militaire ? "Pourquoi j’aurais dit ça pour un scooter volé ?" "Peut-être parce qu’il y avait de la drogue sur vous ?", rétorque la présidente Anne Robert. Une petite quantité de drogue de synthèse et des pipes en verre ont en effet été saisies.La scène a été entièrement filmée car l’arrestation s’est déroulée sur le parking d’une grande surface de Champeix. La magistrate relit le rapport des gendarmes. "Je préfère pas répondre", déclare le prévenu.Le prévenu est également poursuivi pour une conduite avec un permis non valable et sous stupéfiants le 23 septembre à Vic-le-Comte. "Je savais pas que mon permis était non prorogé…"
Le prévenu a vécu une rupture douloureuse, après dix ans de vie commune et la naissance de deux enfants. Après cela, il est tombé dans l’addiction. À l’héroïne et aux produits de synthèse. "Ma nouvelle copine me tire la tête de l’eau", explique le Puydômois, tout en expliquant n’avoir pas réglé ses problèmes de drogue. "On a quelqu’un qui est dans la polytoxicomanie dure. Il est quasiment dans l’autodestruction. Cette rupture a eu pour effet cette envie suicidaire", explique son avocat, Me Pierre Saby.Problème supplémentaire, son casier et ses quatorze mentions précédentes. Au parquet, Gaëlle Bonaldi souligne qu’il est récidiviste pour plusieurs délits pour lequel il est poursuivi.Philippe Normand est condamné à un an de prison ferme, plus la révocation d'un précédent sursis à hauteur de quatre mois, soit seize mois en tout. Il est maintenu en détention et son permis est annulé.
Julien Moreau
