Ce Moulinois d’origine a créé une maison d’édition, Le Temps d’un roman, il y a deux ans. Depuis, Arnaud Stahl a sorti une vingtaine d’e-books et trois livres papiers. D’autres suivent.
C’est l’histoire d’un changement de vie. Intéressé depuis toujours par l’écriture et la lecture, Arnaud Stahl, né à Moulins et désormais habitant du Pays basque, a franchi le pas en 2022. Il quitte son job de conseiller en insertion professionnelle. « J’avais été au bout de ce métier que j’ai exercé vingt-quatre ans ».
Et crée une maison d’édition :
« Un vieux rêve. J’écris depuis longtemps. J’ai pu publier à compte d’auteur quand j’avais 20 ans. J’étais heureux. J’habitais à Vichy pendant mes études et j’ai écrit "Table 34", l’histoire d’un homme qui croise une femme captivante. Lui offre une coupe de champagne, incognito. Et se sauve. Et enfin la recherche. Quand je suis allé chercher les livres, on m’a présenté la facture… Puis j’ai publié en autoédition. Au moins, quand tu paies, tu sais pourquoi. Puis il y a eu "Marilyn, la filmographie", à compte d’éditeur, chez 5 Sens édition, le Graal ! Avec Le Temps d’un roman, je publie ainsi à compte d’éditeur. Je veux donner aux écrivains la chance de réaliser leur rêve de publication… sans que cela leur coûte toutes leurs économies ».
E-books d'abordIl a fallu trouver la « bonne formule ». Arnaud Stahl propose d’abord aux auteurs une publication via e-books : « C’est un marché qui se développe ».
Et puis certains romans sont imprimés, mais à certaines conditions : « Dès qu’on atteint trente précommandes, on peut faire imprimer. Ce sont des petits chiffres mais avec de grandes conséquences. L’impression, c’est le poste le plus cher. Le livre est alors référencé sur les plateformes et cela permet aux librairies de commander. C’est le moment pour l’auteur ou l’autrice de faire beaucoup de communication sur ses réseaux, de faire le tour des librairies, etc ».
La suite est à flux tendu : « L’imprimeur avec lequel je travaille peut faire des impressions à l’unité. Je n’ai pas de stock. Ça se fait de plus en plus, car c’est économique, écologique, c’est du confort. J’ai aussi une vraie relation avec les écrivains, je ne fais pas de la masse ».
De 10 à 20 % de droits d’auteurVente des livres entre 12 et 18 €. Et « 20 % de droits d’auteur reversés en e-books ; 10 % pour le papier, je suis au-dessus du marché ». Une manne insuffisante pour en vivre, mais ce n’est pas l’ambition pour le moment d’Arnaud Stahl : « J’ai un job de livreur pour les restaurants qui me plaît énormément. On verra par la suite, mais pour l’instant, je rentre dans mes frais ».
Depuis la création de sa maison d’édition, Arnaud Stahl a sorti une vingtaine d’e-books et trois livres papiers. « Quatre sont actuellement en précommande, dont deux qui vont sortir courant avril ».
Il y a par exemple cet ouvrage qui parle des sites de rencontres… et de la vraie vie. Cet autre, Journal d’une alcoolique, qui raconte « dix ans de bouteille ».
Ou encore ce policier qui prend pour cadre une école privée catholique de l’île aux Moines, dans laquelle un fantôme perturbe la vie de l’internat. Un fantôme ? Lire c’est découvrir.
Dans le dernier-né Festivalier(s)… Une vie moins ordinaire, l’auteur décrit sa passion pour le cinéma.
Des exemplaires confiés à la médiathèque de MoulinsArnaud Stahl, lecteur en chef et « éditeur de jeunes talents », choisit les histoires « au coup de cœur ». Il faut bien sûr que tout soit bien écrit, bien relu et sans faute : « Je renvoie vers un pool de correcteurs que je connais si besoin. De manière générale, si je refuse, je dis toujours pourquoi ».
Des exemplaires des romans papier ont été offerts à la médiathèque Samuel-Paty : « Je suis très attaché à Moulins. J’y revenais pendant les vacances. Ma famille est ici ».
Arnaud Stahl avait lancé un appel en 2017 pour collecter des infos sur l’époque et sa grand-mère moulinoise, Marguerite Michel (1914-2007). En projet (toujours) : une biographie romancée.
Contact. www.temps-roman.com ; temps.roman@gmail.com
Mathilde Duchatelle