Infirmière Asalée à Dompierre, Marie Medini-Maridet doit compter sur la collectivité pour payer le loyer de son local depuis un an. Une situation qui l’inquiète à moyen terme.
"C’est très anxiogène à vivre au jour le jour. Difficile de garder la motivation quand on ne sait pas si on va garder nos emplois et continuer à pouvoir aider les gens", regrette Marie Medini-Maridet, infirmière salariée de l’association Asalée.
Installée à la Maison de santé de Dompierre-sur-Besbre depuis trois ans, elle s’inquiète aujourd’hui pour payer son loyer. "Avant, l’association recevait suffisamment de fonds pour payer nos locaux, mais depuis un an, n’étant plus suffisamment financée, elle nous a demandé de trouver des solutions par nous-même." En tant que salariée, impossible d’assumer ce genre de charges. C’est donc vers la communauté de communes Entr’Allier Besbre et Loire, propriétaire des lieux, que l’infirmière s’est tournée, pour demander de l’aide. "Depuis, ils acceptent de payer mon loyer, mais jusqu’à quand ?"
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Un crève-cœur s’il faut changer de métierS’ils ne renouvellent pas leur aide, lors d’un vote en juin prochain et si aucune autre solution n’est trouvée par Asalée, Marie Medini-Maridet pense déjà à se reconvertir dans une autre spécialité. Un choix qui serait un crève-cœur.
Ça me ferait beaucoup de mal, car ce métier m’épanouit, je vois que j’aide vraiment les gens.
Avec des consultations d’une durée moyenne oscillant entre quarante-cinq minutes et une heure, elle estime avoir le temps pour faire son cœur de métier : de l’éducation thérapeutique avec ses patients. Leur faire comprendre les subtilités pour vivre avec le diabète, se débarrasser d’une addiction au tabac, ou encore, prévenir la sédentarité de personnes âgées, en marchant avec elles. Des actes impossibles à réaliser par les médecins généralistes, dont la durée de consultation moyenne se situe autour de quinze minutes.
Ainsi, selon la professionnelle de santé, les infirmières Asalée sont d’autant plus importantes dans nos territoires ruraux, devant faire face à la désertification médicale. Or, d’après elle, l’Assurance maladie, qui finance l’association Asalée, voudrait introduire une notion de rendement, "incompatible avec ce temps d’explication nécessaire, pris au cas par cas pour chaque patient". Le 8 avril, avec les deux autres infirmières Asalee du nord du département, Marie Medini-Maridet rencontrera Yannick Monnet, député de la première circonscription de l’Allier, pour tenter de trouver des solutions.
Emeric Enaud