Deux hommes et deux femmes ont été condamnés, par le tribunal correctionnel, pour une série d’escroqueries en bande organisée commises dans des enseignes du Puy-de-Dôme notamment, en janvier 2013.
Dans le courant du mois de janvier 2013, quantité de grandes surfaces, de magasins d’électroménager, d’ameublement, mais également des banques, ont été visés par cette série d’escroqueries en bande organisée en seulement une dizaine de jours. Pour des faits principalement perpétrés dans le Puy-de-Dôme, mais aussi en Côte-d’Or, dans la Drôme et en Saône-et-Loire.
"Je suis pas crédule, je suis pas un abruti"Tout commence chez Darty, à Clermont-Ferrand, avec l’achat d’une barre de son. Le seul des quatre prévenus poursuivis (deux hommes et deux jeunes femmes) qui a assisté à l’audience utilisait des chèques contrefaits pour régler des achats qui dépassaient très souvent le millier d’euros. Le premier jour, l’enseigne d’électroménager va être la cible du quatuor à plusieurs reprises en une seule après-midi, les arnaqueurs se relayant afin de payer leurs courses toujours avec de faux chèques. Ces derniers, grossièrement contrefaits, sont de simples photocopies couleur. Tant et si bien que la police ne tarde pas à interpeller les suspects. En garde à vue, le prévenu, âgé de 39 ans, explique aux enquêteurs qu’il aurait été contraint d’agir par des "malfaiteurs venus le menacer" chez lui. Lors de la perquisition de son domicile, les fonctionnaires vont découvrir des tickets de caisse, l’emballage d’un four et un ordinateur portable correspondant aux achats frauduleux effectués quelques jours plus tôt. Des hommes de l’ombre apparaissent dans ce dossier, mais n’ont jamais été inquiétés : "Rim’K" et "Booba". Il ne s’agit pas des célèbres rappeurs français. Non, ceux-là seraient commanditaires, de même qu’un certain "le Black", suspecté d’être le faussaire. "Je suis pas crédule, je suis pas un abruti. À l’époque, j’étais déjà propriétaire, j’avais un garage… Ces gens-là sont venus par des connaissances, j’ai jamais pu tout éclaircir. Les méchants s’en sortent toujours", reprend le trentenaire, fustigeant l’absente de ces "commanditaires désignés" mais pas poursuivis.
Et d’ajouter, se défendant sans avocat : "J’étais pas plus riche ou plus pauvre, je me suis pas enrichi avec ces escroqueries. Et si j’avais eu besoin d’adrénaline, j’aurai fait autre chose". Le tribunal le condamne à un an de prison avec sursis et 1.500 € d’amende. Les autres prévenus, âgés de 29 et 31 ans, écopent de six, huit et douze mois avec sursis.
Julien Moreau