La méthode Coué a ses limites, et celles du Clermont Foot sont trop grandes, cette saison, pour rendre audible un message trop positif. Pascal Gastien, comme le veut son rôle, a bien tenté de rappeler que les mathématiques ne condamnaient pas encore son équipe, mais le ton employé dimanche soir n’a convaincu personne, à commencer peut-être par lui-même, à Saint-Symphorien.
En bon capitaine d’un jour, Neto Borges a bien tenté un « nous n’abandonnerons pas », tandis que Yohann Magnin ne savait plus trop dans quel ordre mettre la vie et l’espoir pour défier la sinistrose. Mais le retard de huit points (presque neuf avec les différences de buts) à combler en neuf journées a contré toute tentative.
« Ce serait mentir de dire que ce sera facile d’y arriver, mais ce serait mentir aussi de dire qu’il n’y a pas d’espoir », a donc ménagé le milieu orcétois, sans nier la réalité qui veut que le mal, à Clermont, est trop profond. « La situation compliquée ne date pas de ce match, ça fait des mois et il y a plusieurs raisons, a-t-il avancé. On fera les comptes en fin de saison et ce n’est pas forcément le moment de parler de ça ».
On peut parler, en revanche, de la différence entre les impressions de la semaine et leur conversion du dimanche. L’arrivée de Sébastien Bichard avait eu le mérite de requinquer tout le monde, mais elle n’a pas transfiguré un Clermont Foot qui a furieusement ressemblé à l’équipe qui manque de tout, dans les zones de vérité, cette saison. Yohann Magnin, encore :
« La vérité, c’est le week-end. On peut être des "Zizou" à l’entraînement, si le week-end on ne gagne pas, ça ne sert à rien »
En quittant Metz, Johan Gastien a pourtant voulu se projeter sur la nouvelle semaine d’entraînement, insistant sur la nécessité de « repartir au boulot », et de « travailler encore dans la bonne humeur, comme on a réussi à le faire (avant Metz, NDLR), car il y a pire que ça dans la vie ».
Quasiment condamnés à retomber en Ligue 2 après trois saisons dans l’élite, les Clermontois vont volontairement dézoomer pour ne se projeter que sur les deux prochains matchs, au Montpied, contre Le Havre et Toulouse. Le reste, je te le laisse : « Il faudra prendre six points, dixit Magnin. Quatre, ce ne sera pas suffisant et il faudra espérer des contre-performances ».
« Ce sera peut-être trop juste mais on verra bien », sait aussi Johan Gastien, pour qui le classement est secondaire. La priorité, pour le milieu, a aussi un rapport avec une certaine fierté. « Il faut déjà reprendre du plaisir, ne pas baisser la tête et regagner des matchs, car ce groupe le mérite ».
Dans une telle situation, il faut aussi rester digne du club, puisque « des gens comptent sur nous », rappelle Yohann Magnin. « On est des professionnels, et on n’a pas le droit de lâcher ».
Laurent Calmut
