80 ans après le drame, Fabienne Bonnet, ancienne professeure de lettres à Cambridge (Angleterre), a réussi à retrouver l’identité de militaires disparus dans le crash d’un avion survenu à Orcival (Puy-de-Dôme).
Le 4 mars 1944, vers 20?h?51, un Stirling E F 215 quittait la Grande-Bretagne à partir de la base militaire de Mepal, dans le Cambridgeshire (Angleterre). À son bord, sept aviateurs étaient chargés d’une mission de parachutage d’armes pour le maquis en Auvergne, dans la commune d’Orcival.
Six décédés, un prisonnierAu-dessus du Massif central, soudain pris dans une tempête de neige, l’avion s’est écrasé dans la montée de la route départementale D27 qui rejoint le Mont-Dore, entre la basilique de Notre-Dame d’Orcival et un point de vue sur les Roches Tuilière et Sanadoire, à proximité du lac de Guéry.La stèle se trouve entre la basilique de Notre-Dame d’Orcival et un point de vue sur les Roches Tuilière. Photo d'illustration Hervé Chellé
De cette histoire reste aujourd’hui une stèle en pierre de Volvic qui borde la route. Morceau de pierre où se trouve également une indication de la part des FFI (Forces françaises de l’intérieur) qui rend hommage aux "valeureux aviateurs anglais". Mais aucun nom.
Fabienne Bonnet, ancienne professeure de lettres à l’université de Cambridge, qui habite désormais à Clermont-Ferrand, a voulu en savoir plus sur ces sept hommes.
Chaque année, je fais le trajet entre Clermont-Ferrand et Orcival à vélo, et je passais devant cette stèle. Sans en savoir plus. Alors, comme je me disais que l’on approchait des 80 ans de ce drame, c’était l’occasion de faire des recherches.
Prenant quelques contacts avec le « International Bomber Command Centre » du Royaume-Uni et la base aérienne de Wellington (Nouvelle-Zélande) très rapidement, elle a pu découvrir les identités de ces soldats âgés de 20 et 29 ans. "Deux d’entre eux étaient mariés. Quatre étaient Néo-Zélandais. Sergents, sergent-chef et officiers de vol", détaille-t-elle. Ils s’appelaient Raymond Watson, Cyril Beech, Hugh Henderson, Ralph Woods, Arthur Stanley Jones, Robert James Melville et Colin Armstrong. Ce dernier n’est pas mort dans l’accident. Il a été fait prisonnier et a terminé la guerre dans le Stalag VIII/357, un camp allemand.
Les recherches de Fabienne Bonnet devraient permettre de réhabiliter la mémoire de ces hommes.
Jean-Baptiste Botella